Cette semaine, le hasard a fait que j’ai mangé des oeufs à trois repas successifs. Cela effraierait peut-être beaucoup de personnes (je vais y revenir), pas moi ! La seule chose qui pourrait me freiner en ce type de circonstances serait le manque de plaisir gustatif. J’apprécie plus que tout la variété et je ne pourrais absolument pas manger les mêmes plats tous les jours.

D’ailleurs, les trois repas furent très différents :

  • mercredi midi, j’avais suffisamment de temps pour rentrer déjeuner chez moi mais pas de temps pour de longs préparatifs et  je n’avais rien prévu. J’avais dans un coin de ma tête l’envie d’œufs « à la turque » (exemple chez Christelle is flabbergasting), un plat que j’avais repéré à droite à gauche et je me suis souvenue qu’il y a avait une recette dans l’excellent livre d’Elvira Masson. Chance, j’avais tous les ingrédients (yaourt, divers aromates et herbes, œuf…), j’ai préparé le yaourt, poché de façon plus ou moins réussie l’œuf, fait grillé du pain maison et… je me suis régalée ! A refaire !

 

  • Je n’ai pas spécialement parlé de ce repas à Monsieur au cours de l’après-midi et je n’ai donc pas été étonnée qu’il propose de l’œuf le soir, dans un dîner composé sur la base de ce qu’il avait sous la main : quelques crevettes à la sauce tomate, de la purée d’épinards, 1/2 oeuf dur.
  • Le lendemain, j’avais décidé de retourner chez Holybelly (ce qui était prévu deux semaines auparavant et annulé pour cause de « Covisolement ») pour un petit déjeuner tardif faisant office de déjeuner. J’aurais pu prendre un des plats du jour mais j’ai eu envie de goûter le grand classique du lieu (enfin, après plusieurs visites) : des pancakes avec œuf au plat, bacon, auxquels j’ai fait ajouter des champignons sautés. Ce fut délicieux.

Ariane Grumbach

Bref, trois contextes différents, trois accompagnements différents, trois modes de préparation différents : poché, dur, au plat. D’ailleurs, c’est un des atouts des œufs, la multiplicité des modes de préparation possibles, seuls ou dans un plat type quiche, cake, flan, … . Outre ses autres intérêts : le coût raisonnable, l’intérêt nutritif, la facilité de préparation, la conservation assez longue, l’intégration comme bonne source de protéines dans une alimentation végétarienne, …

Il n’y a pas de raison non plus de manger des oeufs tout le temps ! Je prône une alimentation la plus variée possible et donc cela donne une place aux oeufs et à une multitude d’autres aliments de différentes catégories.

Mais serait-ce mauvais de manger beaucoup d’oeufs ?

Peut-être vous alarmez-vous (comme je l’évoquais plus haut) face à une consommation répétée d’oeufs. Tant cet aliment subit l’opprobre chez de nombreuses personnes, en particulier son jaune. Je vois très souvent des patientes avoir peur d’en consommer trop, s’inquiéter de l’apport calorique, du gras, du cholestérol, arrêter totalement d’en manger face à un taux de cholestérol un peu élevé… Penser qu’il faudrait se limiter à 2 ou 3 oeufs par semaine. Ou préparer des omelettes de blancs d’oeufs… Un peu triste, non ? On peut aimer ça peut-être mais je constate qu’en général, c’est un choix d’ordre purement calorique…

Bien sûr, le jaune d’oeuf contient du gras et du cholestérol. Est-ce un problème ? Il reste encore largement acquis dans la population, voire dans le milieu médical, qu’un taux élevé de cholestérol serait dangereux du point de vue cardio-vasculaire. Alors que des études scientifiques sérieuses ont montré qu’il n’y avait aucun lien de cause à effet entre un taux de cholestérol élevé et un risque cardio-vasculaire.

De plus, on sait aujourd’hui que la diabolisation du couple gras-cholestérol avait été largement orchestrée par l’industrie sucrière aux Etats-Unis pour détourner l’attention de ses propres méfaits. Sans compter l’industrie pharmaceutique qui a pu largement s’enrichir en inondant le monde de statines (qui ne sont pas à rejeter en bloc) tout comme l’industrie agro-alimentaire qui vous vend des tas de produits transformés light ou de margarines anti-cholestérol… Un excellent documentaire avait été diffusé par Arte à ce sujet il y a quelques années dont le résumé est disponible mais visiblement plus le documentaire entier.

Je vosu recommande vivement de visionner cet entretien avec le Dr Dominique Dupagne, diffusé un an plus tard. C’est un médecin très présent sur le web, que je juge sérieux et indépendant : il y affirme clairement que le cholestérol élevé n’est pas prédicteur de risque cardio-vasculaire et explique dans quel cas spécifique les statines ont un intérêt. Peut-être cela vous permettra-t-il de ne plus trop vous inquiéter de votre taux de cholestérol. Ce qui n’empêche pas d’avoir une alimentation saine et variée évidemment.

Concernant le gras, et la peur de grossir associée, j’ai par ailleurs participé récemment à l’émission Grand Bien Vous Fasse sur le thème du gras . J’y ai notamment réexpliqué que nous avions besoin de gras, que c’est l’excès qui fait grossir et que le mieux est de VARIER les sources de gras sans s’en interdire. J’ai beaucoup apprécié les interventions de la chercheuse Marie-Caroline Michalski avec laquelle je me suis sentie en phase.

Et vous, aimez-vous les oeufs ? En mangez-vous souvent ? Sous quelle forme les préférez-vous ?

2 réponses
  1. aup
    aup dit :

    Bonjour,
    Merci pour vos articles qui me (re)confortent dans ma vision de la diététique 😉
    Concernant les œufs j’ai déjà eu avec mon entourage des discussions sous forme de conseils « attention il paraît que », concernant la fréquence de consommation.
    Or il apparaît que très souvent il y a sous-estimation de consommation : seules les préparations salées peu transformées sont retenues, or dans les gâteaux, biscuits et surtout les pâtisseries et desserts type crème brûlée, il y a beaucoup d’œufs, voire beaucoup de jaunes d’œufs, et également dans pas mal de préparations salées type sauces, certains gratins, boulettes, galettes… Même les tartes type quiche ne sont pas toujours identifiées comme repas d’œufs.
    Combien raisonnablement un adulte en bonne santé peut-il manger d’œufs équivalent entiers par semaine ?
    Et en ce qui concerne les enfants ?
    Sans être trop regardant, je trouve que des repères chiffrés sont toujours intéressants 😉
    Je vous souhaite une gourmande journée !

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    • Ariane Grumbach
      Ariane Grumbach dit :

      Bonjour @aup, je crois que le mieux serait de compter le nombre que vous en mangez sur une semaine en intégrant toutes les préparations : comme je l’écris, si on a une alimentation très variée, il n’y a pas raison qu’il y en ait une quantité énorme. Ceci-dit, si c’est une moyenne de un par jour environ par exemple, pas de souci. La clé est toujours de manger le plus varié possible…sans chercher de perfection

      Répondre

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