Variations sur les aliments bretons (plaisirs gourmands des 29-30-31 mai)

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Ariane Grumbach - L'art de manger

Il est toujours étonnant de voir comment la cuisine peut transfigurer un aliment et le présenter sous des saveurs variées.
Un mois de mai inhabituellement riche en voyages et nous voilà cette fois du côté de St Malo et Cancale pour savourer quelques délices de la mer et autres. Nous avons ainsi eu l’occasion de goûter de délicieuses huîtres de quatre façons :

– au naturel, très iodée et douce à la fois, c’est toute la mer qu’on déguste.

– fumée à la cannelle et à la badiane, surprenante et délicate, au délicieux restaurant Tanpopo de St Malo.

– entourée d’une gelée et purée de pomme, sucrée et fondante, une merveille de la Table Breizh Café de Cancale.

– frite, étonnante et croustillante, une pratique japonaise inhabituelle ici, à cette même Table.

Ces très différentes saveurs autour de l’huître montrent à quel point les cuisiniers peuvent créer des mets différents avec un même ingrédient. De la même façon, avec probablement un peu moins d’imagination, nous pouvons varier les préparations d’un aliment. C’est un moyen de multiplier les plaisirs gustatifs, d’éviter la lassitude, de réussir à faire manger un aliment à ceux qui y sont réfractaires.
Basez-vous sur les aliments de saison, écoutez votre inspiration et vos repas seront variés et appétissants.

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D’autres variations nous ont charmés, autour du sarrasin. La Bretagne est le pays du sarrasin (anciennement appelé blé noir) et on découvre aujourd’hui ses vertus santé dans la ronde incessante des aliments qu’il faudrait absolument adopter. On ne se posait pas ces questions auparavant et on utilisait du sarrasin parce qu’on n’avait pas vraiment le choix.
Donc, j’ai savouré le sarrasin au travers de deux crêpes toutes simples, salée et sucrée (plus rare mais ne pas hésiter à le demander) :
– au beurre aux algues, un mélange terre et mer savoureux,
– au miel de sarrasin, riche en arômes : douceur et amertume se mêlent avec gourmandise.

Mais la Bretagne n’est pas le seul endroit où on utilise le sarrasin et un chef japonais installé en terre cancalaise est bien heureux d’en utiliser pour fabriquer ses traditionnelles soba à la main (80% de farine de sarrasin, 20% de farine de blé), qui sont ainsi bien fermes.

Toujours curieuse, j’ai aussi acquis du sarrasin décortiqué que je vais cuisiner comme du riz (à faire revenir d’abord dans un peu de matière grasse pour préserver sa texture). Je pense qu’on peut ensuite l’utiliser avec des herbes, des dés de légumes ou en accompagnement. Je vais l’utiliser sans tarder (n’avez-vous pas souvenir de produits que vous achetez en voyage sous le coup d’une fabuleuse émotion gustative  et qui végètent sans fin au fond d’un placard ?!).

Dans la région, il faut bien sûr se régaler d’huîtres et crêpes mais, si vous êtes curieux(se), amateur de cuisine japonaise raffinée ou simplement fin gourmet, je vous recommande donc deux adresses :
– Tanpopo à St Malo, une cuisine japonaise soucieuse d’exploiter les produits locaux avec créativité.
– La Table Breizh Cafe, récemment ouvert à Cancale, avec un excellent chef qui, après des années de cuisine francaise en France et au Japon, met son expérience au service d’une cuisine d’inspiration japonaise mais surtout subtile et délicieuse dans un très beau décor à la sobriété toute nipponne.

2 réponses
  1. nol de nol
    nol de nol dit :

    Pour le sarrasin, il y a aussi une recette russe : le kacha. C’est du sarrasin grillé et ensuite cuit à l’eau. L’odeur de torréfaction est absolument divine !!

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