Fromage ou dessert ? Ou choisir, c’est renoncer

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Ariane Grumbach - L'art de manger

Le thème de ce billet m’est venu par la rencontre de deux éléments : les mots d’une patiente très gourmande et le livre du romancier-psychiatre américain Irvin Yalom, « La méthode Schopenhauer ». Cette patiente analysait qu’une des raisons qui la faisait manger beaucoup, souvent sans faim, était sa difficulté à faire des choix et sa propension à vouloir tout goûter. Dans le même temps, je lisais ce livre, qui mêle avec talent le déroulement d’un groupe de thérapie et le récit de la vie du philosophe Arthur Schopenhauer (et l’ensemble est passionnant). J’y ai trouvé notamment une phrase prêtant à réflexion : « Les alternatives sont des exclusions, chaque oui appelle un non » (qui serait tirée du livre Grendel de John Gardner).Fotolia_bastan_embranchement.jpg

En effet, il est difficile de faire des choix, de s’engager sur une route car cela signifie d’abandonner l’autre. Des choix majeurs nous font donc nous interroger longuement : celui d’un conjoint peut-être (hors l’évidence du coup de foudre !), l’achat d’un logement, la décision de changer de job, …

Mais l’enjeu est-il aussi important quand il s’agit de manger ? Si je choisis tel plat plutôt que tel autre au restaurant, si j’abandonne un dessert car je n’ai plus faim, je renonce en effet à un possible plaisir gustatif. Mais quelle en sera la conséquence ? Le désespoir ? La peur d’avoir raté un moment mémorable ? Est-ce si sûr ? Ne serait-ce pas plutôt une légère frustration sur le moment, vite oubliée et tout à fait supportable ?

Faites l’essai : la prochaine fois que vous vous apprêtez à vous resservir d’un plat alors que vous n’avez vraiment plus faim « parce que c’est trop bon » ou que vous faites le tour d’un buffet pour tout goûter, demandez-vous ce que cela vous ferait de laisser ce plat ou d’abandonner certains mets. Est-ce si difficile que cela ?

 Visuel © bastan – Fotolia.com

6 réponses
  1. elodie
    elodie dit :

    Bonjour,
    je découvre votre blog, c’est très sympa d’avoir de nouvelles idées un peu diététiques qui n’oublient pas le plaisir!
    Je répond a votre question: pour certain (dont moi^^) c’est extrêmement dur de résister, je n’y arrive que très rarement, ou quand je sens les regards peser sur moi. Je vais suivre votre blog et prendre un maximum de conseils et d’astuces pour m’aider. Et je me poserais LA QUESTION!!

  2. Ariane
    Ariane dit :

    Merci Elodie, ravie que ce blog vous intéresse. Le plaisir est en effet essentiel dans le fait de manger et n’est pas facteur de prise de poids si on prend le temps de savourer ce qu’on aime. Et n’hésitez pas à revenir ici témoigner de vos réponses à la question !

  3. elodie
    elodie dit :

    Bon, j’ai commencé un peu a réfléchir sur les texture, ce que je ressens, le gout…
    Et effectivement cela m’arrive souvent de manger mon chocolat a toute vitesse parce que « c’est pas bien » et de me dire après que je n’en ai pas profité du tout!
    Déjà, ca permets (oblige?) de prendre son temps et de savourer (pas « boulotter frénétiquement!)! ce qui me semble une bonne chose. donc je vais continuer!
    On va voir si ca aide sur le reste!

  4. Ariane
    Ariane dit :

    Merci pour votre retour Elodie et bravo d’avoir entamé cette démarche de manger avec tous vos sens. Vous verrez peu à peu le double bénéfice : vous aurez plus de plaisir et vous en mangerez moins !

  5. Dany
    Dany dit :

    Bonjour,
    Tiens c’est vrai je devrai faire ça moi aussi : me demander ce que m’apporterai de consommer tel aliment ou au contraire qu’elles conséquences si je ne le consomme pas.
    D’autant que je sais parfaitement mener cette réflexion pour le shopping. En effet je sais très bien me poser presque systématiquement si  » j’ai vraiment besoin de ce gilet ? » ou si  » je porterai vraiment cette robe ? ». Questionnement renforcé lorsque les finances sont en bernes!! je suis assez championne pour ce type de réflexion interne pour les vêtements, chaussures accessoires de mode, alors que je n’y ai jamais pensé pour la nourriture. Dans ce cas évidemment al peur du banquier ou plus simplement des « ralleries » de mon mari jouent très bien le rôle de régulateur alors pour n’est-ce pas pareil avec la nourriture. Dans ce dernier cas, seul le corps peu être le régulateur et pourquoi ne je ne l’écoute pas ? Ca me rendrait bien des services pour ça.
    Bien, c’est dit : je vais essyer d’imaginer mon corps comme mon banquier alimentaire!!
    Non mais sans rire : depuis quelques jours j’essaie de l’écouter davantage bon j’avoue ce n’est pas encore à 100% masi bon c’est un début!
    Merci encore pour votre blog!
    Bonne journée.
    Dany

  6. Ariane
    Ariane dit :

    @Dany, ravie que ce billet puisse vous aider et cela ne devrait pas être trop difficile puisque vous savez tout à fait faire des choix et renoncer dans d’autres domaines. Là, il s’agit plus d’entrées que de sorties peut-être. Donc, quand le corps-banquier dit qu’il a tout ce qu’il faut en réserves et pas besoin de « cash », on peut l’écouter et ne pas chercher à faire davantage d’économies…

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