J’ai testé pour vous… la vie sans lait !
Actuellement, beaucoup de gens se mettent à craindre les produits laitiers parce c’est dans l’air du temps, parce qu’ils sont influencés par différents professionnels de santé ou assimilés. Ces personnes arrêtent parfois les produits laitiers et il arrive qu’elles se sentent mieux alors que pour beaucoup, elles n’ont pas de véritable intolérance au lactose (j’y reviendrai). Est-ce vraiment leur corps qui se sent mieux ou est-ce leur tête qui commande ?
Toujours partante pour des expériences, je me suis à mon tour lancée dans une période expérimentale sans aucun lait ni produits laitiers. Pour voir l’effet sur mon corps. Et, moi qui prône une alimentation intuitive, je voulais aussi mesurer le stress que c’est de devoir toujours se demander que cuisiner, que choisir au restaurant, que s’interdire…
J’ai décidé cette expérience sans préavis et mon compagnon de gourmandise a joué le jeu (uniquement parce que la durée était limitée !) : ainsi, il a dare dare remplacé les pâtes au parmesan qu’il avait prévu par une autre recette, mijoté un repas japonais plutôt qu’une sauce au fromage blanc…
J’avais choisi une semaine sans réfléchir et il se trouve que j’avais justement très peu de maîtrise sur mes repas, avec plusieurs déjeuners à l’extérieur pour raisons professionnelles ainsi qu’un diner au restaurant (japonais).
En fait, l’expérience a duré près de deux semaines. Certains m’objecteront que c’est bien trop court pour se rendre compte des effets. Pas d’accord car les personnes qui relatent le bénéfice perçu le sentent de facon quasi immédiate.
Comment cela s’est-il passé ?
Chaque matin, alors que je prends habituellement des céréales avec du lait ou du yaourt, j’ai opté soit pour un smoothie de fruits quand je n’avais pas très faim, soit pour des céréales avec fruit et lait végétal (fort cher et à la composition pas toujours très engageante…).
En ce qui concerne les repas, cela a commencé simplement : un bento japonais pour déjeuner ; des pâtes courgette, pignons, citron (changement de menu pour passer à une recette de pâtes qui se sert sans parmesan) ; un déjeuner dominical japonisant : salade de tofu, cresson, Goya chanpuru (un plat d’Okinawa avec tofu, porc, oeuf battu, poivron vert, concombre) ; un riz sauté au maquereau avec cresson ; des pommes de terre Rattes aux champignons, jambon.
Un midi, je me suis fait un bento saumon fumé pommes de terre concombre mais sans la sauce au fromage blanc que j’aime souvent avec le concombre.
Première difficulté, j’avais un jour un déjeuner de réseau : taboulé et salade de pâtes, pâtisserie : j’ai évité soigneusement les morceaux de fromage disséminés dans la salade (pas très pratique) et me suis privée de gâteau (un peu frustrant).
J’avais aussi un dîner amical chez Guilo Guilo : a priori, un japonais n’utilise pas de lait mais comme il n’est pas classique… Il y avait en effet un morceau de fromage dans un mochi en dessert : je l’ai enlevé.
Il y a eu aussi une salade de boeuf thai au restaurant, un steak haché avec des pommes sautées et de la salade : pas de problème.
Puis j’ai animé un atelier en maison de retraite, avec déjeuner sur place avec un groupe de travail.
Entrée et plat sans « risque ». Mais je n’ai pris ni fromage ni dessert, une crème à la vanille qui devait contenir du lait.
Un autre midi, j’assistais à un colloque, avec buffet de sandwiches : sandwich poulet- crudités, je vérifie la composition et ne prend pas le mini-financier proposé en dessert.
Ca continue : maquereau et salade de haricots verts ; omelette nature et salade ; blé aux champignons.
Un déjeuner chez Guenmai : assiette végétarienne + pomme cuite, rien à dire.
Puis une nouvelle semaine avec des courgettes farcies décongelées, un bento au saumon, des pâtes aux tomates et au thon, une salade poulet-tomates-concombre-haricots verts, des makis, une salade de semoule au poulet et abricots secs : je maîtrise la situation, me passe de yaourts et autres fromages.
Et un soir, le 13ème jour, dîner au restaurant Playtime : une « crème de cheesecake à notre façon » me fait de l’oeil sur la carte, pas envie de m’en passer. Donc je déclare l’expérience terminée, je pensais la prolonger un ou deux jours, pas plus !
Conclusion : se passer de laitages nécessite une attention certaine tant les produits issus du lait font partie de notre alimentation. Je suppose que l’on doit s’y habituer mais cela signifie des privations.
Concernant le mieux-être, je n’avais pas de problème particulier avant, je n’ai ressenti aucun bienfait pendant ou après cette expérience. Mais cela est très personnel, pas de règle générale, alors ECOUTEZ-VOUS ! Et si vous avez l’impression que vous digérez mal le lait, arrêtez-le pendant quelques jours pour voir ce que cela change et faites-vous votre propre idée. Mais ne vous laissez pas influencer !
NB : je poursuis le sujet lait sous un angle plus général demain.
Merci pour ce reportage. J’ai fait une expérience similaire il y a 2 ans, une semaine sans laitages, à la demande de l’ostéopathe que je vois deux fois par an pour mon dos et je n’ai pas poursuivi, parce que je n’ai vu aucune différence avec ou sans lait. Et puis de toute façon, moi, je ne peux pas me passer de fromage !!! 🙂
mon mari a fait le test car il avait souvent mal aux jambes, mais lui c’est un gros mangeur de fromage..il a ressenti du mieux, mais il ne peut s’y tenir donc c’est par période, mais disons que maintenant il en mange raisonnablement
J’ai personnellement ressenti un « mieux » en me passant de lait et de produits laitiers « frais », tels que yaourts, fromage blanc, petits suisses etc…. Par contre, le beurre et le fromage font encore partie de mes menus. Je fais peut-être une intolérance aux laitages frais??? En tout cas, je les ai éliminés de mon assiette et je m’en porte mieux. Même si c’est ma tête qui le dit ;o)
Pendant des années je n’ai pas bu de lait (mais je mangeais toujours des produits laitiers, en petite quantité, pas de fromage mais du yaourt et toutes les formes cuisinées de lait par exemple dans les desserts.) C’était une décision prise par goût et par pour des raisons de santé. Il y a quelques années j’ai décidé de m’y remettre car je me suis remise à apprécier le goût du lait (d’abord les chocolats chauds). Au début c’était épouvantable : je buvais un mug de chocolat chaud et j’avais des douleurs terribles au ventre. J’ai acheté du lait à teneur réduite en lactose et c’est très bien passé. Ensuite j’ai pu alterner le lait « normal » et le lait à lactose réduit, et progressivement j’ai repris une consommation de lait régulière. Maintenant je supporte très bien le lait, je n’en bois pas forcément tous les jours mais il peut m’arriver d’en boire presque 1/2 litre dans la même journée sans effet sur ma digestion. On oublie parfois que pour digérer le lactose il faut de la lactase et que si on a arrêté le lait on n’a presque plus de lactase et que c’est normal d’avoir mal au ventre si on en boit presque jamais …
Personnellement, je ne connais rien à la question, ni à celle des intolérances alimentaires… mais la clé du bien-être, quand on n’a aucune allergie/intolérance, n’est-elle pas justement de manger de tout (en quantité raisonnable bien sûr) ? Par ailleurs, je crois que nos envies sont souvent dictées par les besoins du corps et se rééquilibrent d’elles-mêmes : envie de légumes/crudités après des repas lourds et gras, par exemple.
(Vous avez eu raison pour la crème de cheesecake :-))
@Septentria, sans vouloir dire du mal des ostéopathes, je constate que beaucoup disent de façon quasi-uniforme d’arrêter les laitages sans explication ni prendre en compte les spécificités de la personne. Par ailleurs, quasiment pas de lactose dans le fromage… donc pas d’intolérance à craindre mais pas de raison de faire des excès non plus 😉
@isa, mieux vaut là aussi en effet un peu de fromage sans excès et se sentir bien
@meredenis66, chaque personne est différente d’où l’importance de s’écouter soi. Ce n’est pas une intolérance aux laitages frais en tant que tels mais peut-être un peu au lactose (il n’y en a plus dans le fromage)
@Estel, en effet on peut s’y mettre peu à peu si on a arrêté ou pas été habitué, en étant à l’écoute des messages de son corps (pour la lactase, voir mon billet demain)
@Mingou, pas besoin de se remplir la tête avec ces questions ! et tout à fait d’accord sur le fait de manger de tout et d’écouter son corps, c’est exactement ce que je recommande !
Ne consommant aucun produit animal (pour des raisons éthiques), je ne consomme pas de produits laitiers depuis plusieurs années.
Comme tu l’as souligné, c’est incroyable le nombre de produits réalisés avec du lait ou ses dérivés, pourtant, ils sont rarement indispensable à la recette. Du coup, au début c’est contraignant, mais cela m’a obligé à me mettre au tout fait maison et je ne reviendrai pas en arrière, c’est vraiment agréable de savoir ce que je mange et de personnaliser mes plats.
Pour ce qui est du prix des laits végétaux, c’est vrai que c’est relativement cher. (La comparaison est toutefois difficile, le prix du lait animal étant baissé virtuellement par les subventions payées par… nos taxes). Le lait végétal fait maison peut être très facile et moins honéreux (pour ceux que ça intéresse, vous pouvez essayer ces recettes : http://pigut.mintyway.com/2010/05/15/laits-vegetaux-maison-oleagineux-crus/ ).
Pour ce qui est de la santé, j’ai arrêté très progressivement les produits laitiers, tout en changeant de mode de vie et je ne saurais dire avec exactitude si c’est l’abstinence de produits laitiers ou autre chose qui me fait me sentir mieux. Toutefois, j’en suis plus que persuadée, l’arrêt du fromage principalement et des graisses animales en général m’a permis de stabiliser mon poids de façon spectaculaire alors que je jouais le yoyo depuis toujours.
Bonjour Ariane,
Tout d’abord bravo pour votre blog richement « alimenté » ! J’aime votre façon claire et concise d’expliquer les choses et il me met en appétit !
Pour ma part je ne suis pas très fan de laitages mais je bois quotidiennement un verre de lait avant le coucher, j’ai remarqué que cela favorisait nettement mon sommeil.
Depuis plusieurs mois, au quotidien, je ne consomme plus aucun produit laitier. J’en consommais avant au moins trois fois par jour souvent sous forme de yaourts et de fromage blanc.
En revanche, si l’envie se présente occasionnellement (un dessert au restaurant ou un plateau de fromage chez des amis…), j’en mange. Ce n’est pas une « interdiction » totale, je ne veux pas me compliquer la vie dans certaines situations à l’extérieur.
L’amélioration très notable pour moi se situe au niveau de la peau (plus de boutons du tout) et au niveau du transit intestinal, très nettement amélioré.
Y a t’il un lien de cause à effet ?
En fait, c’est souvent intéressant de faire des expériences-tests « sans… ». Ainsi, j’ai choisi de ne pas manger de chocolat pendant 2 semaines. J’ai aussi fait une période sans produits « industrialisés » (provenant des géants de l’agro-alimentaire). Je trouve que cela permet de se rendre compte de la fréquence à laquelle on mange certains aliments. Et comme parfois on peut aussi y être accro.
Par contre, je n’ai pas encore testé une période sans produits laitiers, même si je me suis rendue compte que je ne digère pas bien le lait (j’ai des lourdeurs dans l’estomac après avoir pris des céréales au lait ou un chocolat chaud), et donc je le remplace par du lait de riz (bio). Mais j’aime trop les fromages pour m’en passer complètement.
En tout cas, merci Ariane pour cette expérience.
@Mlle Pigut, comme on l’a déjà évoqué, chacun peut choisir son mode de vie et l’alimentation qui va avec mais en revanche, on ne peut pas mettre les problèmes de poids sur le dos du fromage et des produits laitiers. C’est l’excès de calories ingérées par rapport aux dépenses, quel qu’il soit, qui fait prendre du poids et non tel ou tel aliment. Nombre de mes patientes perdent du poids en mangeant du fromage ! C’est donc là aussi probablement votre changement d’approche global face à l’alimentation qui a entraîné cette régulation.
@Sylvie, merci beaucoup, ravie que ce blog vous intéresse. En effet, le lait est connu depuis longtemps pour favoriser le sommeil du fait d’un de ses composants, le tryptophane, donc poursuivez cette saine habitude sans problème.
@cath, si vous n’avez rien changé d’autres, peut-être y a-t-il un lien concernant votre transit (quoique les yaourts sont plutôt censés l’améliorer…). Concernant les boutons, cela peut en général plutôt être le signe d’une alimentation assez grasse mais comme je le répète, on ne peut pas généraliser…
@Catherine V. merci pour ce témoignage et ces expériences sont en effet intéressantes pour prendre du recul sur sa façon de manger, sans se priver à terme de ce que notre corps et notre tête aiment. Comme je l’ai dit, vous avez sans doute une faiblesse en lactase qui complique la digestion du lait mais n’empêche pas de manger du fromage (sans excès bien sûr !)
Mais faites-vous une distinction entre lait de vache et lait de brebis ? Je connais beaucoup de personnes qui ne consomment plus du tout de lait de vache (lait tout seul ou produits à base de …) mais continuent à consommer du lait de brebis (lait tout seul ou produit à base de…) et disent se sentir bien mieux. Y a-t-il vraiment une différence ?
@Bonheur du jour, les difficultés à digérer le lait de vache sont dues comme je l’explique dans l’autre billet (https://www.arianegrumbach.com/archive/2011/10/24/parlons-encore-un-peu-du-lait.html ) à une plus ou moins grande intolérance au lactose présent dans ce lait. Le lait de brebis ou le lait de chèvre contiennent du lactose en quantités sensiblement équivalentes, donc devraient susciter les mêmes réactions. Donc c’est peut-être un peu dans leur tête que cela se jour, plus que dans leur corps… ? En revanche, le lactose est beaucoup moins présent dans les yaourts et le fromage.
Merci Ariane pour ce billet qui m’a passionnée, d’autant que pour une fois quelqu’un va dans le même sens que moi… J’ai toujours défendu auprès de mes amis qui « ne mangent aucun produit laitier, c’est 10 fois meilleur pour la santé » le fait qu’il s’agissait d’une généralité certainement pas applicable à des gens comme moi qui adorent le cheesecake, les fromages.etc. Merci de me laisser continuer en toute impunité (merci aussi de ne pas rappeler que le cheesecake c’est sucré et gras…)!
@la belette merci pour ce retour, oui, chaque personne est différente, pas de généralisation, et pour un complément plus nutritionnel, as-tu lu la suite ?
https://www.arianegrumbach.com/archive/2011/10/24/parlons-encore-un-peu-du-lait.html
En effet, pas d’interdit, le cheesecake c’est délicieux et comme c’est bien nourrissant, on prend soin de lui garder une place !