Leçon japonaise 1: on mange aussi avec les yeux

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Ariane Grumbach - L'art de manger

Je ne compte pas vous raconter en détail mes vacances japonaises car ce pays ne vous passionne pas forcément et de plus, ce blog n’est pas un blog de voyage. Je vais plutot tirer de ce séjour lointain et délicieux quelques enseignements ou sources d’inspiration que la cuisine nippone peut nous apporter, que j’ai parfois déjà évoqués et vous faire découvrir des particularités de leur cuisine en image.

Pour commencer, parlons du visuel.

Les Japonais, vous le savez sans doute, attachent une grande attention à la présentation des plats. L’aspect esthétique est ce que l’on découvre en premier quand on mange et il n’est pas question de le négliger. Cela passe notamment :

– par le choix d’une jolie vaisselle (qui peut parfois coûter des fortunes),

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Cette attention au contexte comprend les sets de table, les porte-baguettes qui sont d’une grande diversité et peuvent être de merveilleuses miniatures ;P1040588_pres.jpg

– par la recherche d’une harmonie de la vaisselle avec le mets servi (en revanche, on dépareille en général les contenants tout au long du repas) et par l’attention portée à la disposition des mets dans l’assiette ou le bol, qui peut parfois ressembler à une oeuvre d’art. C’est tellement joli qu’on ne peut que s’y arrêter un moment avant de savourer ;

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Même sur un plateau de déjeuner assez simple dans une auberge traditionnelle, une attention est portée aux détails, à la découpe et à la mise en place des aliments

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– par l’accord de la vaisselle avec la saison par les couleurs ou les motifs (en automne par exemple, la feuille d’érable, des couleurs chaudes), voire même la forme des aliments (petit gâteau en forme de feuille de gingko) ;P1040206_pres.jpg
Il ne s’agit pas pour nous Occidentaux, avec notre cuisine spécifique, de copier cela mais peut-être de nous en inspirer en prêtant davantage attention à la facon dont on présente les plats, y compris si l’on mange seul.
– l’environnement : la table, des sets de table, de jolies assiettes, un bouquet de fleurs sur la table, … ;
– au moment de préparer : une diversité de couleurs plutôt qu’une assiette terne, la façon de découper les aliments ;
– l’arrangement des aliments : leur position dans l’assiette.

Faites-vous attention à ces aspects-là ? Prenez-vous le temps de regarder votre repas avant de le manger ?

En conclusion, un délicieux arrangement de petites gourmandises sucrées aperçu dans un grand magasin. C’est-y pas joli ?!

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3 réponses
  1. S Lloyd
    S Lloyd dit :

    Ariane,
    Merci pour ce billet qui est d’autant plus d’interet vu que je prépare (peut etre d’ici un an) un voyage culinaire à Tokyo, Kyoto et peut etre Osaka. 2,3 petites questions svp:
    (1)Sans aucune connaissance du Japonais — ni lire ni écrire — s’en sorte-t-on quand meme aisément là bas (point de vue communication avec les gens, les employés de resto, trouver son addresse, etc)
    (2)Avez vous eu l’occasion d’essayer leurs meilleurs boeufs (par ie Kobe grade A5). Si Oui, quel est votre recommendation d’un bon resto/setakhouse (bon point de vue Qualité Vs Prix).
    (3)Du point de vue qualité des ingrédients (sushis, ramen, cuisine Japonaise en général), j’imagine que logiquement …plus c’est couteux, mieux sait. Mais avez vous quand meme des suggestions d’endroit ou étonamment la qualité des produits fut de mise malgré des prix relativement doux?
    (4)Vos 3,4,5 coups de coeur coté gastronomique?
    Un gros Merci!

  2. Ariane
    Ariane dit :

    @S Lloyd, voilà un beau projet !
    1. Lors de mes deux premiers voyages au Japon, je ne parlais pas un mot et on s’est quand même débrouillés. Les Japonais parlent très peu anglais mais sont toujours soucieux de vous aider donc on y arrive. C’est quand même mieux de parler quelques mots, ce que je fais aujourd’hui, surtout quand on s’éloigne des grandes villes. Tokyo est une ville compliquée pour se diriger y compris pour les Japonais (pas de nom de rues) donc il faut de toute façon avoir un plan détaillé quand on veut aller quelque part. Il y a toujours un plan sur les cartes de restaurants.
    2. J’ai mangé de la très bonne viande lors d’un autre voyage, ne venant pas de Kobé mais similaire : c’était à Takayama, non loin de Nagoya. Je ne cours pas spécialement après la viande donc je ne suis pas la personne la plus appropriée pour vous renseigner. On mange de la bonne viande quand on mange du sukiyaki. A Osaka, il me semble qu’il faut surtout manger du crabe succulent et, dans la rue, des takoyaki avec du poulpe.
    3 et 4. Plus c’est coûteux, mieux C’EST ? Peut-être mais de façon générale, nous n’allons pas dans des restaurants hors de prix. Nous mangeons de l’excellent poisson cru en bord de mer, souvent dans les marchés aux poisson, des tempura, des soba, du tonkatsu, … à Tokyo, beaucoup de tofu à Kyoto et nous nous régalons de repas merveilleux quand nous allons dans des auberges traditionnelles souvent dans des coins reculés. Je n’ai pas spécialement de coup de coeur à citer car on peut bien manger partout. Pour un bon rapport qualité-prix sans se casser la tête, on peut se rendre aux derniers étages des grands magasins, notamment par exemple Takashimaya à Shinjuku à Tokyo ou Isetan dans la gare de Kyoto, où il y a un choix de restaurants de toutes sortes à des prix très abordables.

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