« Et vous parlez nutrition aussi ?! »
C’est grosso modo la question que me posait une participante (elle se reconnaîtra sans doute…) à un atelier récent sur les craquages alimentaires : « Est-ce que vous faites aussi des consultations classiques de nutrition ? ». Drôle de question à une diététicienne, non ?!
Il faut dire que, voyant le travail que nous faisions à autour des émotions, sachant que je fais partie du GROS (Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids) qui condamne les régimes et prône de se réconcilier avec les aliments qu’on s’interdit, elle se demandait s’il m’arrivait aussi de parler d’équilibre alimentaire ou nutritionnel…
La réponse est oui ! Ce n’est parce qu’on peut manger de tout, notamment de la pizza, des gâteaux, du chocolat, qu’on va en manger tout le temps ! Une question de forme et de santé surtout. Mais je ne donne jamais une liste d’aliments type. En fait, je m’adapte à chaque personne pour lui proposer un accompagnement correspondant à elle, ses besoins, ses contraintes, son histoire. Il se trouve que de nombreuses femmes qui viennent me voir ont des années de régime derrière elles, à compter les calories ou les points d’une célèbre société américaine et je n’ai pas grand chose à leur apprendre en matière d’alimentation équilibrée. Certaines me disent même qu’elles pourraient écrire des livres de diététique… Avec elles, ce n’est donc pas de ça dont on parle. Mais ce qu’elles savent, elle ne l’appliquent pas forcément et on s’attache à comprendre pourquoi : effets de la restriction qui fait craquer, émotions, problème d’organisation et de temps pour cuisiner, …
Clairement, quand quelqu’un me dit manger un steak-frites chaque jour, on parle diversification…
Mais d’autres personnes ont une alimentation qui manquent de variété et il peut s’agir alors de rééquilibrer les choses. Ce n’est jamais identique :
– certains ont une alimentation très monotone et mangent toujours la même chose, on voit alors comment varier concrètement au quotidien, à l’intérieur des différentes familles d’aliments,
– d’autres mangent trop d’une catégorie d’aliments : les légumes (oui, oui, ça arrive…), la viande, les féculents, … Ou trop peu d’une autre. On cherche à retrouver une sorte d’équilibre intuitif,
– d’autres encore ont une méconnaissance complète de certains aliments, qu’ils n’ont pas eu l’occasion de découvrir. Il s’agit alors d’une sorte d’éducation alimentaire (il n’est jamais trop tard !).
Dans tous les cas, je rappelle que cet équilibre nutritionnel se fait sur la durée et que, par exemple, personne ne va se porter plus mal s’il ne mange pas de légumes un jour ! Il s’agit aussi de se faire plaisir (c’est essentiel !), de trouver ses préférences, de trouver la bonne organisation côté courses, cuisine, …
Bref, on parle de tout ce qui peut contribuer à un comportement alimentaire serein !
Ce que j’aime dans votre démarche, c’est son ouverture et sa sérénité. Merci pour cela : c’est devenu rare de nos jours.
Oui je suis bien d’accord, il faut avant tout se faire plaisir, diversifier et équilibrer ses repas.
@Bonheur du Jour merci beaucoup, c’est vraiment gentil. Et merci pour votre fidèle et attentive lecture.
@Olavia oui plaisir, diversité, modération; écoute de ses besoins…
Oui je me suis reconnue lol et c’est vrai que ma question m’a parue bizarre dès que je l’ai posée 🙂
Mais comme le souligne un commentaire précédent, c’est encore si rare de rencontrer une nutritionniste qui propose non pas de lutter contre soi-même (le cas typique des régimes) mais au contraire, de retrouver une relation sereine à la nourriture que j’ai un peu perdu de vue à qui je m’adressais 🙂
Ce qui, en fait, est plutôt un compliment car les nombreux nutritionnistes consultés et régimes suivis au fil des années m’ont plutôt laissé un mauvais souvenir tandis que votre approche et celle du G.R.O.S. m’aident vraiment à aller mieux 🙂 donc merci tout simplement.
@Anaïs merci à vous !