A tout âge, on aime manger bon, sain et pas cher…
Depuis plus d’un an, je vous parle régulièrement des ateliers que j’anime pour des hommes en cours de réinsertion. Samedi dernier, j’animais le dernier d’une série de huit. Ces ateliers ont permis de montrer que ce n’est pas forcément coûteux ou compliqué de manger bon et sain. Et le fait de cuisiner ainsi a permis d’excellents moments de convivialité, la valorisation ou la redécouverte de compétences culinaires, le retour à des recettes issues de leur histoire, … Car certains d’entre eux ont eu des expériences en cuisine ou une transmission familiale et ils ont apprécié de partager leur savoir-faire, qu’il s’agisse de découper les légumes ou de préparer un tagine savamment dosé.
Au menu, cette fois-ci :
– une fraîche salade pastèque-concombre-feta-basilic,
– un tagine petits-pois, citron confit, olives richement parfumé,
– un clafoutis aux cerises bien de saison : j’avais prévu une sorte de matefaim aux cerises mais, exceptionnellement, on a dérogé à nos principes (seulement cuisson sur plaque) et utilisé le four pour faire un vrai clafoutis.
Parallèlement, pour une autre structure associative, j’ai animé pendant quelques mois des ateliers pour des personnes très âgées, vivant seules à domicile. Les caractéristiques sont bien différentes : il s’agit quasi-uniquement de femmes, qui ont eu plutôt des bonnes pratiques alimentaires toute leur vie. Elles ont largement eu l’habitude de cuisiner (on a échangé lors des premiers ateliers de discussion autour de l’alimentation et de conseils adaptés à leur âge).
Mais c’est aussi une génération pour qui les repas signifiaient du partage. Du coup, la vie solitaire n’incite pas toujours à une fréquentation assidue des fourneaux et à la réalisation de « vrais plats ». Cela s’est manifestement retrouvé dans le choix des plats qu’elles ont souhaité préparer. Quelle que soit la température clémente dehors, elles ont, selon les ateliers, choisi de préparer un hachis parmentier, un gratin dauphinois, un riz au lait, un matefaim aux pommes, … : des plats plutôt consistants et qu’on n’aurait pas l’idée de préparer quand on est seul (e)…
Lors du dernier atelier, suivi d’un déjeuner, on a préparé des rillettes de sardine, une salade de lentilles et une tarte aux abricots. J’ai apprécié le pétrissage dynamique d’une des participantes, experte de la pâte brisée, et son attention à guider une autre pour qu’elle fasse aussi bien qu’elle.
Certaines ont cuisiné, d’autres ont patiemment tartiné…
Cette grande cuisinière m’a aussi livré discrètement sa recette de « ramequin » que lui avait appris sa maman, une savoureuse façon d’utiliser du pain sec. Car la cuisine, c’est de la transmission…