Balade à Marseille, gourmande bien sûr !
A la fin de ma calme « retraite », j’ai quand même fait une escapade de quelques heures à Marseille puisque j’étais toute proche. Cela faisait bien 10 ans ou plus que je n’y avais pas mis les pieds. A l’époque, notre visite avait notamment un but architectural : visiter (et dormir dans) la Cité Radieuse de Le Corbusier. Le restaurant Le Ventre de l’architecte (nom bien trouvé !) n’existait pas alors en ce lieu et nous nous étions rabattus (terme tout à fait inapproprié…) sur un restaurant pas encore étoilé et alors abordable, « Une Table au Sud » du chef Lionel Levy, qui nous avait ravis.
Mes pérégrinations furent cette fois à but essentiellement gourmand mais c’est aussi un prétexte car la quête de telle ou telle boutique permet de découvrir certains aspects d’une ville pas forcément les plus touristiques. Je m’étais renseignée pour quelques adresses auprès d’une ex-marseillaise, la très connaisseuse Esterelle, et du blog d’une actuelle résidente (quand ses multiples activités ne la mènent pas par monts et par vaux !), Cécile « Sofoodsogood ». Merci à elles !
Mes pas m’ont donc conduit vers deux fabricants de navettes, afin de prévoir une dégustation comparative de cette spécialité marseillaise : le four des navettes de St Victor, plus ancienne boulangerie de Marseille (1781), et les navettes des Accoules de José Orsoni.
J’en ai aussi profité pour faire quelques provisions de croquants aux amandes, voulant explorer leurs similitudes ou différences avec les biscotti italiens (d’autant que les navettes, c’est surtout pour faire plaisir, n’en étant pas moi-même mega-fan).
A proximité de ce deuxième fabricant, je me suis offert une glace chez le Glacier du Roi aux prix à peine plus démocratique qu’à Paris : 2 euros pour un parfum. A défaut de la noisette qui me tentait mais manquait à l’appel, j’ai choisi un sorbet framboise, bon mais qui ne donnait pas l’impression de croquer dans du fruit glacé comme on le trouve parfois.
J’ai aussi déjeuné dans la ville et, laissant faire le hasard, je suis tombée sur un petit restaurant sans prétention, Le « Déjeuner en ville » mais dont la cuisine couleur locale m’a bien plus satisfaite que les repas des jours précédents : des légumes farcis (même un peu trop cuits) et de la brousse au miel de châtaignier (plat-dessert 13 euros).
Ce repas fut d’autant plus sympathique que les occupants des deux autres tables prises, un couple anglais et un couple marseillais, avaient décidé de converser et il y eut donc discussion générale, chef y compris, dans ce petit restaurant. Vive la convivialité !
Pour faire passer tout ça, je serais bien allée me ravitailler à l’Herboristerie du Père Blaise mais j’avais vu que c’était fermé.
Pour satisfaire mon odorat, j’ai aussi découvert au hasard de la balade un joli parfumeur, L’Eau de Cassis. J’ai cru à un parfum au cassis qui m’aurait sans doute ravie, mais il s’agit bien sûr de la ville de Cassis et d’un très vieux parfum remis au goût du jour. Pour rester dans une note fruitée (toujours la gourmandise !), je suis repartie avec de petits flacons à base d’agrumes et de figues, fort agréables.
Et sinon, Marseille, c’est aussi cela…
Au revoir Marseille, et promis, je n’attendrai pas aussi longtemps pour revenir !
NB : sur le site des navettes de St Victor, j’ai trouvé les ingrédients constituant ce simple biscuit et j’ai eu la surprise de découvrir que, dans cette recette censée être la même depuis l’origine, on trouve de la margarine allégée. Ses composants détaillés sont fournis : huiles et graisses végétales raffinées partiellement hydrogénées ; eau ; sel ; émulsifiants : mono et diglycérides d’acides gras E471, lécithines E322 (avec dérivés du soja) ; acidifiant : acide citrique E330 ; conservateur : sorbate de potassium e202 ; sucre ; arômes (avec dérivés du lait) ; colorant : b-carotène E160a… Or, la margarine n’existait pas en 1781 (c’est une découverte du milieu du 19ème siècle) et encore moins allégée ! Je les ai interrogés et leur réponse s’est faite en deux temps pas vraiment cohérents:
1. « La margarine a toujours été utilisée dans la fabrication de la navette. Par transparence pour le client nous indiquons tout ce qui la compose, mais rien n’a été changé ».
2. puis, suite à mon étonnement : « Tout simplement car avec le temps les produits évoluent ».
Bon, que cela ne vous empêche pas de manger des navettes…avec modération.
Marseille est une ville à caractère et il nous semble que vous avez bien vu quelques endroits bien typiques
ça donne envie d’y retourner… (n’y suis pas allée depuis 25 ans 😉
et ces légumes farcis et cette brousse :-)))
amusant le détail de la margarine !
Brigitte
http://www.brigitteathome.com
J’aime beaucoup marseille, j’y vais au moins 1 fois par an.
Pour la margarine, c’est dans l’air du temps (malheureusement), c’est une question de coût, j’imagine… (et pas seulement de matière grasse), dommage.
@matchingpoints par le hasard des adresses gourmandes 😉 j’ai en tout cas beaucoup marché en quelques heures !
@brigitte moi aussi, cela faisait longtemps et cela m’a bien donné envie d’y retourner assez vite…
@Teparlerdemavie oui une question de coût et peut-être doute aussi de conservation. Ah si on privilégiait le goût plutôt que le coût !
Pas mal l’histoire du four des navettes. Je vais irrégulièrement à Marseille depuis 20 ans et sans être une grosse fan de navettes, les gateaux d’Orsoni sont largement plus savoureux. Mon plat préféré sur Marseille, rien à faire c’est la pizza avec une pâte fine, peu d’ingrédients et un plat à partager.
@bouton d’or ah oui, la pizza ! j’avais une très bonne adresse mais pas eu le temps de tout faire !