6 mai : Journée sans Régime (No Diet Day) : oubliez les régimes pour un jour et pourquoi pas pour toujours !
Comme je vous l’avais annoncé, plutôt que de vous parler encore une fois des méfaits des régimes, je préfère aujourd’hui donner la parole à des femmes qui ont eu l’expérience dans leur tête, dans leur corps, dans leur chair de ces régimes et qui en parlent. Merci à toutes celles qui ont donné leur témoignage.
Les aberrations
« Un régime célèbre dans les années 80 : il s’agit de manger un seul aliment toute la journée, et chaque jour ça change, par exemple jambon, le lendemain pamplemousse, etc… c’est le pire des régimes… je l’ai fait avec ma soeur, nous étions adolescentes, nous avons tenu une semaine. Avec le recul, je ne comprends pas que ma mère nous ai laissées faire ! »
La culpabilisation
« Avec un papa chef pâtissier j’ai grandi en ayant à portée de bouche plein de bonnes choses, j’aime le sucré mais ne me suis jamais « gavée », j’étais toujours mince, voire maigre après 2 enfants. Mais soudain tout a basculé, en 6 mois j’ai pris 13 kg, j’ai complexé et j’étais en rage, je suis allée voir un nutritionniste pour être aidée, pour comprendre, pour vérifier ma santé. Pas de diabète pas de cholesterol – à sa grande surprise-, car ce cher médecin m’a de suite sermonnée sur ma vie alimentaire, m’a dit que c’était « normal que ça me retombe dessus » et puis à 39 ans je commençais à être âgée alors Madame il ne faut PLUS JAMAIS manger de sucre ! J’ai essayé son régime, pas droit au sucre pas droit au riz, mince, plus le droit d’être heureuse alors ? J’ai abandonné, je pense que ce n’est pas en me faisant culpabiliser qu’on m’aidera à réparer mon corps, et me priver de tout, non merci ! Qu’elle est triste la vie sans chocolat ! »
A qui faire confiance ?!
« Je crois que le pire et le plus dangereux était via un « médecin » dont j’avais eu les coordonnées dans la presse, son principe, ce que l’on mange le matin compte pour 0 calories et ensuite déjeuner et diner on multiplie par 2 puis par 4. Donc il conseillait de manger pizza et chocolat au petit déjeuner…. ce qui fait que j’en mangeais tous les matins. Par ailleurs il m’avait prescrit des gélules à base de « plantes » que j’ai prises scrupuleusement pendant plusieurs semaines; J’ai bien maigri mais je n’étais pas en forme du tout. A l’occasion de vacances, mon oncle (médecin généraliste) chez qui je séjournais m’a demandé quel régime je suivais et je lui ai montré l’ordonnance, il a bondi, il s’agissait d’extraits thyroidiens et amphétamines…. j’ai tout jeté et j’en ai subi les conséquences pendant un moment sur le plan de la santé, nervosité, agitation »
« Les premiers régimes qu’on m’a obligée à suivre ont été prescrits par des médecins (généraliste, endocrino, diététicien), et tous étaient dangereux que ce soit au regard de mon jeune âge (7 ans pour le 1er régime) ou du régime prescrit : hypocalorique et sans sucre à 7 ans, hyperprotéiné en sachets à 16 ans. Je n’ai jamais rêvé d’être filiforme, j’ai toujours eu conscience des limites de mon corps, mais c’était sans compter la toute puissance médicale et la pression familiale. J’ai dû faire pas moins de 20 régimes alors que j’en avais pas besoin et à chaque régime un échec à moyen terme, des kilos en plus. L’addition est salée et au final les médecins disent que je ne me donne pas la peine d’aller mieux. J’ai décidé de ne plus consulter de médecin sur le sujet vu leur incompétence et leur rapidité à brandir une diète hyperprotéinée. Et là miracle, je ne prends plus de poids. C’est mieux que rien. »
« Ma mère m’a mis au régime dès 11/12 ans, à l’époque, je pesais 62 kilos pour 1m55 et elle ne voulait pas que je souffre de l’obésité comme elle. J’ai vu un acupuncteur qui m’a donné des gélules de « je ne sais quoi » puis j’ai eu l’isoméride à 15 ans car j’étais arrivée à 75 kilos pour 1 m63.
J’ai perdu 25 kilos en 6 mois en me privant en dépit du bon sens pour mes 18 ans et je suis restée à 62 kilos pendant 3 ans environ. A 21 ans, j’ai commencé à travailler en décalé dans l’hotellerie et à manger à n’importe quelle heure et j’ai pris près de 30 kilos en 2 ans ».
La relation aux autres
« Quand j’étais au régime, je souffrais énormément lors des soirées entre amis où rien de ce qu’il y avait à manger n’était autorisé dans mon régime. Je regardais les gens boire et manger avec plaisir. Je ne partageais rien de ce moment de convivialité. Parfois même, je déclinais les invitations pour ne pas me mettre à l’épreuve. Un jour, un couple que je connaissais à peine, nous a invités à dîner. Je ne me sentais pas de leur avouer que j’étais au régime. J’apprends que ça sera soirée raclette !!! Rien ne pouvait être pire. Ça prenait des proportions catastrophiques. J’en venais à imaginer de véritables subterfuges pour donner l’illusion que je n’étais pas au régime. J’ai ramené de la salade verte et de la viande de grison. J’ai senti, vu l’expression sur son visage, que mon initiative avait déplu à la maîtresse de maison. Lors de cette soirée, je n’ai mangé que de la salade, et la charcuterie autorisée. J’ai laissé dans mon assiette une pomme de terre enrobée de fromage à laquelle je n’ai pas touché et j’avais convenu avec mon copain qu’il devait se servir du fromage que je mettais à fondre dans l’appareil à raclette. J’ai passé tout le dîner focalisée sur mon stratagème alimentaire et je n’ai pas profité du tout de la soirée… »
Celle de gauche sera-t-elle vraiment plus heureuse que celle de droite ?
L’instinct de survie
« J’ai tenté Dukan, mais pas plus d’une journée, déjà largement suffisant, je me revois en train de me gaver de surimis alors que je déteste…. »
« Il y a très longtemps, je me demandais si je n’étais pas un peu trop ronde… J’étais jeune aussi. Une amie qui me voulait du bien m’offrit un livre écrit par Monsieur Montignac. Las ! Je commence le livre et, dès la deuxième page, j’apprends que, pour maigrir, je dois abandonner à tout jamais, mais alors à tout jamais, terminé, fini, pour toujours … le miel. J’ai refermé le livre et n’ai plus voulu en entendre parler »
Le soulagement quand on arrête
« Je crois avoir toujours pensé que j’étais trop grosse ; maintenant que je le suis vraiment, je réalise qu’à 20 ans, 1,64 m et 62 kilos, c’était plutôt pas mal et qu’il fallait vraiment être idiote pour vouloir absolument ressembler à ma meilleure amie : 1,64 m et 48 kilos toute mouillée…Aujourd’hui, 1,64 m et 90 kilos, je suis trop grosse, obèse disent en choeur la nutritionniste et WW. Des régimes j’en ai fait pas mal : des protéïnés en sachets, WW à plusieurs reprises, chronobio, Dukan et j’en passe.
J’ai maigri certes mais j’ai repris, tout et le bonus qui va avec ! Le moral en berne, le corps douloureux, les mouvements limités par mon poids, l’essoufflement régulier lors d’efforts pourtant pas si importants, tout est là. Et puis il y a peu je vois l’émission de télé sur les régimes qui me donne un choc, j’arrive sur ton blog qui me donne un deuxième choc et je décide de tout plaquer. Fini les régimes. Après moi le déluge ! Et ça fait 10 jours maintenant. Pas de changement sur la balance, trop tôt pour ça. Par contre, un allègement certain au niveau du mental : plus d’interdits, plus de “j’ai droit – j’ai pas droit”, plus de “t’aurais pas du”, “il faut pas” et autres pensées négatives. Je me sens bien, libérée d’un énorme poids “mental” et ça, ça n’a pas de prix. »
Toujours à propos de régimes, un très intéressant « Téléphone sonne » sur France Inter le 30 avril, à écouter, avec notamment la participation de Jean-Philippe Zermati et d’une responsable de l’ANSES plutôt sensée.
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Bonjour,
Avec la méthode sensée que vous semblez inculquer à vos patientes (GROS), les régimes ca n’existe pas…
Car pour moi ‘régime’, c’est avant tout une restriction de ‘catégories’ d’aliments…
Merci de redonner goût à la vie…
Merci Ariane de nous livrer ces témoignages mon expérience ressemble assez au dernier témoignage à 20 ans après une enfance à culpabiliser sur mes rondeurs à 1,69 m pour 65/68 kg je fais un régime WW avec ma mère… Presque 30 ans après je suis ronde mais plus du tout au régime âpres avoir croisé JP Zermati. Certe mon corps vit sa vie et j’ai eu en 15 ans des hausses et des baisses de poids mais indépendantes des régimes que je ne fais plus. je ne suis pas complètement sereine, c’est un travail de longue haleine, mais complètement convaincue du danger des régimes.
Brigitte
http://Www.brigiteathome.com
Salut Ariane,
J’aime la fa4on dont tu aborde la diététique … et comme je comprend ton aversion pour les régimes!
Pour moi, « Régime » rime avec « Interdiction » et honnêtement je ne parviens pas à imaginer quûne solution durable pour perdre du poids puisse contenir des interdits!
D’autre part « Régime » rime avec « Moment donné » mais remarque comment peut on imaginer une solution durable pour perdre du poids avec une méthode sur 4 semaines, sur 2 mois, sur 1an … que se passe t-il après? Bah on reprend ses anciennes habitudes, on regrossit petit à petit et on refait une régime!
Je ne suis pas diététicienne mais j’ai ma propre philosophie en matière d’alimentation. Il faut bien prendre conscience qu’on ne peut pas faire des repas copieux tout le temps sans finir par faire des réserves. Il faut donc veiller à limiter leur fréquences et surtout les réservés pour les moments ou l’on a réellement le temps d’en profiter. J’ai mis en place le système qui consiste à manger relativement léger la semaine sans interdit mais je privilégie les aliments plus légers (sauf exception) et à ne rien m’interdire le week-end. Je réserve donc les aliments comme le fromage, le vin et le pain frais pour le weekend. Je suis végétarienne et très peu sucre (Mon pêché mignon: uniquement les fruits et les tartes aux fruits) donc je n’ai pas de difficulté à ne pas ressentir le moindre manque. Mon copain n’est pas végétarien, il réserve les plats à base de viande (plus consistants) pour le weekend ou il peut prendre le temps de bien les préparés et de les déguster. Il faut apprendre a se laisserr guider par le goût et non pas par la gourmandise!
Bien manger est une véritable apprentissage que l’on peut faire seul ou ou accompagné par des personnes qui aime manger comme Arianne …
Personnellement, j’ai mis près de 10ans a apprendre à manger correctement, seule. Depuis c’est devenu pour moi très naturel de concevoir des menus variés, équilibrés, légers ou parfois riches. Je sais identifier ceux qui présentent un grand apport de calories et les compenser par une menu plus léger le lendemain ou les jours qui suivent.
Je pense qu’il est bien de consulter un spécialiste afin de comprendre les rudiments de la diététique nécessaire à cet apprentissage, surtout si l’on est perdu parmi les nombreuses informations contradictoires que l’on peut trouver sur internet, à la télévision et dans les magazines!
Mystinguett!
@Lise merci. En effet, pas d’interdits qui créent de la frustration, reprendre confiance dans ses envies pour se rendre compte qu’elles changent, écouter sa faim, comprendre et traiter les raisons de manger sans faim : avec tout cela, on atteint son poids d’équilibre sans régime.
@Brigitte merci : si on se se sent bien dans son corps et sa tête avec quelques kilos de trop, pourquoi ne pas rester ainsi ?
@Mystinguett merci pour ce témoignage. En effet, des personnes savent changer des habitudes seules, d’autres ont besoin d’un coup de pouce ou d’un peu plus. Et il est normal de manger un peu trop de temps en temps, pas besoin que la tête ordonne de faire léger ensuite, le corps le demande naturellement.
Merci d’avoir partagé ces beaux témoignages,
@Rose de rien ! Merci de les avoir lus !
J’ai le problème inverse, on me dit que je suis trop maigre, pourtant je n’ai aucune carence, par contre j’ai compris ce qui m’allait.
J’ai changé de vie et de pays, et donc de culture alimentaire: en allemagne, le repas du soir, de la charcuterie à ne plus savoir qu’en faire, se fait à 18h. J’avoue, ca me fait tout drôle quand je rentre pour les vacances. Ma mère a cette facheuse manie de manger à 21h. En gros j’ai faim, et moi qui n’ai pas l’habitude de grignoter en temps normal, là je n’ai pas vraiment le choix. du coup je prends du poids que je vais reperdre en revenant à mes habitudes, ce qui va donner un effet yo-yo qui ne me plait pas.
Lorsque j’étais en France, j’avais tout le temps un problème: mal au ventre, problème de digestion, parfois même une sorte d’anorexie mentale (je ne pouvais rien avaler, j’avais cette sensation que ma gorge était nouée…). Il faut dire que mon alimentation n’était pas terrible. J’avais tous le temps des carences en fer et ne savait plus quoi manger pour y remédier.
Depuis quelques années, je cuisine tout. Au départ, il s’agissait d’une question financière. Payer 2 euros pour un plat préparé qui ne me suffisait pas en quantité était impensable. J’ai aussi été à bonne école, ma mère cuisine tout. J’ai vite remarqué que mes petits bobos avaient disparus (j’ai depuis rarement mal au ventre et mon médecin dit que mon sang est magnifique).
Il m’est arrivé une fois depuis que je cuisine moi même d’acheter un palt préparé parce que je manquais de temps: c’était sensé être des pâtes au saumon et au brocoli. Les morceaux de saumon se battaient en duel dans la barquette et j’avais juste l’impression de lécher ma salière.
Ils y a des choses (qui ne sont pour moi pas des aliments) que je ne consomment pas, peu, voire pas du tout, et qui ne me manquent pas. Je n’en ressens pas le besoin.
Sans parler du plaisir de faire la cuisine, seule ou avec mon homme…
Ce qui m’agace, ce sont les petites jalousies des personnes qui n’ont pas envie de se donner ce « bon » mal et qui jacasse sur mon dos en disant « elle est énervante, celle là, elle peux manger ce qu’elle veut! ». D’autres au contraire sont curieux de savoir ce que je me suis concotée, mon homme se réjouit quand je le retrouve au travail avec un repas frais et préparé juste pour sa demi-heure de pause… et je ne me prive de rien! J’ai envie de profiterolles! allons-y pour une floppée de chantilly et une vague de chocolat! Et vous savez quoi? j’adore manger un bon mac do bien gras une fois de temps en temps.
Alors faite-vous plaisir, cuisinez vous-même, car en plus de vous détendre, votre corps vous remerciera pour tous les émulsifiants, conservateurs, sucres cachés sous un faux-nom que vous ne lui ferez pas ingurgiter, et tout ca pour le bonheur de vos papilles!
@Alex merci beaucoup pour ce témoignage, oui, mangeons bon et sain et l’important, c’est de manger à sa faim sans se priver ni se gaver et essayer d’accepter le corps qui va avec : je rêve d’un monde qui apprécierait la diversité et donc autant la minceur naturelle que les rondeurs…