Combien ferait-on de km pour un restaurant ? (ou un merveilleux repas aux Bacchanales)

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Ariane Grumbach - L'art de manger

Parfois, on choisit un restaurant pour sa proximité, son côté pratique près du boulot ou de la maison. Parfois, on a repéré une adresse et on va à l’autre bout de la ville. Et parfois, on fait beaucoup plus de kilomètres pour un restaurant.
 
Je suis peut-être un peu foodista mais je ne fais pas partie de ceux qui font le tour des tables étoilées, je n’ai aucune intention de partir au Danemark pour un repas censé être inoubliable… Je ne pars pas à l’autre bout de la France pour cela (mais je suis quand même allée jusqu’à Sens pour le ravissement de Miyabi).

En revanche, je suis bien contente quand un prétexte, une bonne raison me rapprochent d’un lieu délicieux, je me réjouis et je suis prête à tordre un peu l’emploi du temps ou le parcours. Profiter d’un mariage pour faire une gourmande escale chez Saquana à Honfleur, d’un congrès pour réserver chez Olivier Roellinger à Cancale

Ainsi, ayant planifié le court séjour en Ligurie (dont je vous parlais hier) et réalisé qu’il était plus simple d’y arriver via Nice, je me suis réjouie de la possibilité offerte de retourner, avec un détour pas compliqué, dans un restaurant dont j’avais un merveilleux souvenir, les Bacchanales de Christophe Dufau à Vence. Je réserve donc une table pour fin août.

On y avait déjeuné il y a trois ans. Le lieu a un peu changé avec une belle terrasse qui jouxte le jardin aromatique, le chef non. Enfin, je crois. Toujours aussi enthousiaste et passionné. Avec l’envie de partager sa quête des meilleurs produits de la région (il fait une cuisine locavore en se fournissant à moins de 250 km à la ronde) et de les préparer de façon inventive et gourmande. La cuisine nous régale, le cadre est enchanteur mais on apprécie tout cela encore davantage grâce à Christophe Dufau qui vient délivrer avec vivacité et bonne humeur son menu, expliquer les provenances des produits, puis vérifier que tout va bien, ajouter des surprises (chut, on a été un peu privilégiés).

Quand on est loin de chez soi dans un si bon restaurant, on prend le menu dégustation pour avoir le maximum de saveurs à découvrir.  Et on est servis ! Cela commence par de délicieux gressins accompagnés d’un pesto de persil (Bruno Verjus avait dégoté la recette si cela vous dit).

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On continue avec une merveilleuse petite meringue au jus de pomme et céleri avec du shiso qui ravit délicatement les papilles.

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Ca, c’est l’accueil. Ensuite vient l’amuse-bouche à proprement parler : un trio de glaces toutes délicieuses : olive verte, tomate, anchois : beaucoup de goût mais rien d’agressif.

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On sait que le repas va être copieux, pourtant, impossible de résister, en petites touches, au beurre à la sarriette !

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Ensuite, les entrées, les plats vont se succéder, délicieux et surprenants, beaux produits traités avec respect et embellis par les accords, les assaisonnements. Par exemple, le « Loup et langoustine de Méditerranée, aubergine confite », un délice marin.

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Il y a aussi des ingrédients inhabituels : une polenta de graines d’amarante avec le « Bœuf du Piémont, oignon de Vérone, feuilles et baies de cassis ».  Chaque ingrédient est goûteux, l’ensemble étonne et ravit.

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Le fromage, c’est un chèvre frais des Courmettes enfumé en deux temps, qui arrive sous cloche (amusant, j’ai trouvé la recette en images, en anglais, très compréhensible).

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Les desserts sont de savoureux mélanges de goûts et de textures, « framboise et sésame noir », c’est un accord très réussi qui pourrait me donner des idées (modestement), « Mûre sauvage, chocolat noir, olive verte » aussi.

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Et il y  a encore quelques petites gourmandises, de délicates sucettes en dentelle, d’onctueuses truffes au caramel, comme si la fête ne devait pas s’arrêter. Et on resterait bien là, dans la douceur nocturne de fin août, à écouter le chef et à rêver d’inventer un autre voyage pour revenir bientôt… Merci chef !

(vraiment désolée pour la qualité médiocre des photos, pardon de ne pas mieux rendre hommage à l’harmonie des assiettes)

Pour compléter, si vous voulez quelques images animées, c’est

Et , Stéphanie parle très bien de ces Bacchanales.

 

Et vous, êtes-vous prêt(e) à des détours, des longues distances, pour un restaurant qui vous attire ? Ou choisissez-vous par hasard ou proximité ?

 

3 réponses
  1. Blanche
    Blanche dit :

    J’ai été très déçue par le une étoile Michelin proche de chez moi. Un prix exorbitant pour des noms ronflants. Certes, c’était original, mais le service était « démotivé » et le cadre tout a fait ordinaire d’une gargote locale. J’ai trouvé des toilettes beaucoup plus accueillantes des restaurants moins cotés.
    Il faut dire que 150 euros pour un repas pour deux me parait être la limite que notre budget peut se permettre une ou deux fois l’année. Je sais que la qualité se paie, mais je préfère l’attention du service, la présentation des plats, et être sûre que ce n’est pas du surgelé/réchauffé. Bref, j’aime découvrir à l’occasion d’une visite, un restaurant plaisant, mais je ne ferais pas des km pour dépenser un mois de salaire, manger des « destructurations de ceci et des évanescences de cela » et sortir avec la faim 😉

  2. Cicciotella
    Cicciotella dit :

    Non, vraiment, non. Je n’y vais pas exprès.
    Si une villégiature m’en rapproche, en revanche, j’irai jusqu’à y faire un crochet.
    J’aime bien manger, sainement si possible, de belles et bonnes choses le plus souvent, mais la nourriture n’est que de la nourriture ; j’adore mon chat, mais il n’a pas sa chambre à lui. Pour moi, c’est dans le même ordre d’idées. ;o))

  3. Ariane
    Ariane dit :

    @Blanche Se méfier en effet des noms prétentieux et préférer la simplicité, une carte courte et de saison, … Et moi aussi, je me fixe des limites et même si j’adore manger, cela ne peut mériter des prix totalement délirants
    @Cicciotella merci de ce témoignage :-)))

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