La Barbe aime s’inviter chez les gastron’hommes
Vendredi et samedi, j’assistais à Tours aux Rencontres François Rabelais, un colloque organisé par l’IEHCA (Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation) sur le thème, ô combien d’actualité du « Fait maison…ou pas ». Je vous en rendrai compte de façon subjective et non exhaustive mais j’ai besoin d’un peu de temps pour revoir mes notes (et la semaine qui commence sera particulièrement chargée…). Alors, en attendant, aujourd’hui et demain, deux billets périphériques au contenu de ce colloque.
D’abord, un événement inattendu intervenu lors de la première table ronde du samedi matin. Table ronde intégralement masculine sur le sujet des émissions de télé culinaires (avec chefs, responsable d’études, prof-producteur, participants à une émission, animateur)
Je me souvenais qu’Esterelle, à la lecture du programme il y a quelques mois, avait déploré la faible parité du colloque. Je twitte une photo de cet aréopage masculin et j’imagine que cela n’émeut peut-être que moi en ce début de matinée.
Oh que non ! D’abord, twitter qui me lit se lamente. Et surtout, quelques minutes plus tard, quelques militantes du groupe d’action féministe La Barbe pénètrent dans l’amphi et montent sur scène. Après quelques instants, l’animateur leur laisse la parole et l’une d’elles lit un texte (ci-dessous) dénonçant ironiquement la misogynie persistante du milieu gastronomique, ce qui correspond à leur tactique habituelle.
Elles restent ensuite longuement plantées derrière les intervenants puis devant la scène et distribuent des tracts avant de s’éclipser. Tout cela requiert un certain culot !
Applaudissement dans la salle, réels mais pas très intenses (le public, ce sont surtout des profs, des chercheurs, des universitaires, femmes et hommes). Et que dire de l’intervention ensuite d’un des orateurs, le chef Pierre Wynants, jugeant que tout cela était « has been » puisque les femmes sont aujourd’hui nombreuses dans la restauration où elles apportent « leur élégance et leur sens de l’accueil ». Euh, n’aurait-il pas mieux fait de s’abstenir ?! Un peu plus tard, un des organisateurs m’a affirmé qu’il invitait systématiquement un nombre égal de femmes et d’hommes au départ mais que beaucoup plus de femmes refusent. Emploi du temps trop chargé, manque de confiance en soi pour intervenir ?
Et vous, avez-vous l’impression que, dans votre domaine d’activité, femmes et hommes sont traités à parité, ont les mêmes responsabilités ? Y a-t-il des femmes expertes reconnues dans votre secteur ? Avez-vous déjà entendu parler des actions de La Barbe ? Que pensez-vous de ce type d’actions ?
Une intéressante émission « Du grain à moudre » de France Culture : « Le féminisme a-t-il besoin d’une mise à jour ? »
Je trouve ça scandaleux. Je ne suis pas une de ces féministes acharnées mais quand je vois ça, cela me scandalise. Je ne suis pas sûre que les actions de la Barbe soient adaptées, je ne sais pas, mais elles ont au moins le mérite d’exister et j’espère que l’année prochaine, les organisateurs y penseront au moment de choisir leurs experts !!!
@Anne merci, absolument d’accord avec toi mais comme je le dis dans le billet, l’organisateur m’a assuré qu’il invitait des femmes et que beaucoup refusaient. Ces problèmes sont complexes, il faut aussi de plus en plus d’actions pour amener les femmes à s’affirmer, pour qu’elles ne soient pas débordées par une double journée de travail avec un meilleur partage des tâches, …
Ravie de voir que cette thématique est traitée ici, et que la prédominance des hommes dans la plupart des assemblées est de moins en moins acceptée. Avant, on trouvait ça normal, ou on ne le remarquait pas, tout simplement ! Il est vrai que l’égalité avancera si les femmes acceptent les invitations à parler en public ou dans les médias, osent s’imposer dans leur profession, refusent d’assumer l’essentiel des tâches domestiques. Mais il faut aussi que les hommes acceptent et même impulsent ce changement, parce que eux aussi ont à y gagner !
Ca me laisse perplexe :quand on veut que la parité soit respectée, on l’inscrit explicitement dans le règlement du colloque. Mais si celui qui choisit les sujets et les intervenants raisonne sur » l’élégance et le sens de l’accueil », pourquoi alors aller jouer les potiches ?
Certains milieux professionnels inscrivent la parité dans leur mode de fonctionnement : il y a souvent dans ce cas un double mouvement qui vient à la fois du top management et des intéressées elles-mêmes qui travaillent en réseau sur les modes d’actions possibles
Comme Hélène je suis ravie de ce sujet.
Mais surtout, je suis lasse d’entendre et de lire que le féminisme c’est dépassé, alors qu’il reste tant à faire !
J’ai travaille pour l’édition. Ce milieu professionnel est essentiellement féminin (à plus de 90 % je pense), mais les postes de direction sont quasi exclusivement occupés par des hommes. Et je suis convaincue que les femmes sont nombreuses à briguer ces postes.
Professeur des écoles en primaire donc une très large majorité de femmes… Et pourtant les hommes sont majoritaires chez nos inspecteurs… Nous voulons que le monde change ? Éduquons les élèves et surtout nos fils. J’ai 2 garçons et ils voient leur père participer aux tâches ménagères, participe eux aussi, ont eu des jouets tels que des dinettes, et porte parfois du rose… Ils jouent avec les voisines de leur âge et je comptent bien veillez aussi longtemps que possible à ce qu’il trait en égal toute femme. Pas de propos sexiste ou stigmatisant à la maison… J’y crois
@Hélène tout à fait d’accord !
@Annick ce n’est ni l’organisateur ni l’animateur mais un des invités qui a utilisé cette expression malvenue. L’organisation a sûrement des progrès à faire mais en effet, avançons à tous les niveaux, il n’y a pas de moyen unique à utiliser
@Mag à l’eau en effet, sûrement pas dépassé !
@familysol grand bravo pour cette éducation sans sexisme ! C’est en effet par l’éducation qu’on avancera le plus sûrement