« Mon gras et moi », une BD drôle et utile
Récemment, Stéphane Dubreil, que je connus naguère comme boulettologue moderne, m’a proposé de m’interviewer à propos d’une BD, domaine dont il est expert. Pas vraiment le mien, n’est-ce pas ?! Sauf qu’il s’agissait d’une BD sur le poids, l’apparence, les régimes. La maison d’édition m’a donc envoyé la BD, une réédition, « Mon gras et moi » de Gally, et je l’ai lue avec beaucoup d’intérêt.
J’ai envie de vous en parler car je l’ai beaucoup aimée. Il s’agit du récit autobiographique d’une jeune femme, semblable à beaucoup d’autres : elle est malheureuse de ses kilos en trop, liés à sa gourmandise et sa propension à se réfugier dans la nourriture et essaie par tous les moyens, vraiment tous les moyens, de les perdre, ce qui a pour seul résultat de lui faire prendre davantage de poids… Cela m’a évidemment rappelé beaucoup de récits de mes patientes, qui ont souvent essayé toute la palette des solutions plus ou moins sérieuses, magiques ou farfelues de perte de poids avant de pousser ma porte…
Situations difficiles le plus souvent source de tristesse et d’angoisse, de perte d’estime de soi, mais sur laquelle Gally jette un regard plein d’auto-dérision. On rit clairement lorsqu’elle dépeint ces situations, toutes ses tentatives, ses craquages, son ressenti, ses relations avec les autres, les conseils de ses proches maladroits ou carrément à côté de la plaque…
Il me semble vraiment que la lecture de cette BD peut être bénéfique pour des personnes en difficulté avec leur poids, qui sont mal dans leur corps, accumulent les kilos émotionnels et les régimes yoyo. Car cela peut être une lecture réconfortante et qui aidera peut-être certaines à avoir un autre regard sur leur corps et à arrêter de se maltraiter avec toutes sortes de privations.
Et vous, si vous avez lu cette BD, qu’en avez-vous pensé ?
« Mon gras et moi » de Gally, éditions La boite à bulles
Je connais Gally et j’aimais beaucoup aller sur son blog 🙂 (surement car je m’identifiais parfois beaucoup à elle).
Votre article m’a interpellée et une phrase plus précisément à fait écho: « elle est malheureuse de ses kilos en trop, liés à sa gourmandise et sa propension à se réfugier dans la nourriture ».
C’est tout bête mais je n’avais jamais réalisé la différence qu’il y a entre la gourmandise (le plaisir de déguster un aliment) et le « simple » fait de se réfugier dans la nourriture.
Il arrive un moment où quoique je mange, je culpabilise.
Alors en ce moment j’essaie de me remettre en question côté nourriture car j’ai un parcours très chaotique et cette phrase, certes toute bête mais très intelligente, me fait réaliser que je peux (dois?) ne pas renier mon côté épicurien qui de toute façon est là depuis toute petite, que ce soit pour la nourriture ou pour toute autre chose.
Merci!
@Emilie en effet on peut aimer manger pour le plaisir du goût des aliments, le partage, la découverte sans que cela soit en excès. Par ailleurs, il est toujours plus intéressant, comme vous avez commencé à le faire, d’essayer de comprendre ses motivations plutôt que de culpabiliser. Bonne journée !