Goûter ou ne pas goûter, là est la question…
Il parait que goûter, c’est pour les enfants. Nous, adultes, nous n’en avons pas besoin. D’ailleurs, on nous serine qu’il faut faire trois repas par jour. Pourtant, il m’a semblé voir récemment quelques odes au goûter pour tous. Un coup du lobby des boulangers-pâtissiers ?! Alors, qu’en penser ? Si on utilisait la célèbre méthode d’investigation QQOQCCP (un peu dans le désordre !) ?
Qui
Potentiellement tout le monde. Certaines personnes ont toujours besoin d’un goûter, c’est leur rythme naturel, elles ont plutôt un petit appétit, sont vite rassasiées, ont besoin de manger souvent.
D’autres personnes sont de façon naturelle sur un rythme de trois repas par jour. Mais les contraintes professionnelles, de transport, familiales ou habitudes sportives ou culturelles…les amènent à dîner beaucoup plus tard que ce dont elles ont auraient naturellement besoin. Du coup, un en-cas ou goûter leur permet de tenir jusqu’au dîner tranquillement.
Si en revanche, on dîne relativement tôt, comme dans beaucoup d’autres pays, il n’est pas forcément nécessaire de faire un goûter.
Il est donc intéressant d’observer si on a vraiment besoin de manger quelque chose ou si on le fait par automatisme, peur d’avoir faim, habitude…
Quoi
Tout est possible ! Un goûter doit répondre si possible à plusieurs caractéristiques : être plaisant, être pratique vu le contexte, être rassasiant mais pas trop, juste ce qu’il faut pour tenir jusqu’au dîner. On m’a récemment demandé de décrire un goûter équilibré. Mais ça n’existe pas ! Là encore, je crois qu’on mélange manger équilibré et manger sain. Une pomme, ce n’est pas un goûter équilibré, un fruit ne représente pas l’équilibre à lui tout seul ! Pour le côté sain, il me semble que c’est toujours mieux de penser produits bruts ou maison ou peu transformés.
– l’aspect rassasiant est à expérimenter. Il s’agit d’être tranquille jusqu’au prochain repas sans se couper l’appétit pour celui-ci (sauf cas exceptionnel d’un goûter très copieux parce qu’on l’a décidé)
– l’aspect plaisant est très personnel. Sucré ou salé ? Fruité ou chocolaté ? Ne culpabilisez pas si cela vous parait riche, c’est sans doute bien nourrissant et donc à manger en petite portion. Ne vous forcez pas à manger quelque chose qui ne serait que « raisonnable » et ne vous apporterait aucune satisfaction si ce n’est celle de contrôler rigoureusement votre alimentation. Ainsi, nombreuses sont les personnes qui mangent une pomme l’après-midi, mais combien s’en réjouissent vraiment parce que la pomme est savoureuse et choisie avec envie ?
Cela fait un moment que la pomme est davantage fruit raisonnable que fruit défendu…
– l’aspect pratique dépend de votre contexte. Travail ou maison. Emporté, acheté, conservé. disponibilité d’un frigo ou pas. Non périssable si on n’est pas sûr(e) d’en avoir besoin.
Donc, cela peut être par exemple un fruit de saison, des fruits secs et oléagineux, un peu de chocolat, un ou deux biscuits, une compote, du pain et du chocolat, du pain et du fromage, un laitage, le dessert du déjeuner, une part de gâteau maison…tout cela seul ou à combiner selon le besoin.
On peut mettre de côté une part d’un gâteau qu’on a cuisiné s’il est facile à transporter dans une petite boîte
Quand
Ni trop tôt ni trop tard. Si c’est trop peu de temps après le déjeuner, on n’aura pas faim du tout. Si c’est trop tard, au-delà de 18h00 par exemple, on risque d’avoir trop faim car l’heure naturelle du dîner approche, et du coup, on peut avoir du mal à se contenter d’un petit en-cas. Alors que si on le prend vers 16h30-17h00, il peut permettre d’attendre le dîner tranquille. Certaines patientes ont du mal à accepter cette idée, marquées par l’injonction de ne pas manger entre les repas, craignant de trop se lâcher face à mets un peu « diabolisé », ou simplement trop absorbées par leur travail pour penser à manger. Mais souvent quand elles acceptent d’essayer, celles qui ont un dîner tardif constatent le mieux-être en fin de journée. A expérimenter !
Combien
Comme je le disais plus haut, c’est une quantité adaptée à votre besoin en fonction du temps prévu avant le prochain repas et d’éventuelles activités sportives par exemple. C’est en testant que vous trouverez vos repères et ce sont les vôtres et pas ceux décidés par un fabricant de biscuits qui a décidé du contenu de sachets par trois ou quatre, ou la poignée d’amandes qu’on vous a conseillé.
Où & Comment
Bien souvent, cela se passe au travail. Et il ne faut pas avoir peur du regard des collègues, chacun a le droit d’avoir son propre rythme alimentaire. Parfois, cela peut être chez soi, parce qu’on y travaille ou qu’on rentre tôt. Si on décide de manger, il est bénéfique d’en faire une vraie pause et de savourer ce qu’on a décidé de manger. Parfois sur le trajet de retour : si possible, il est préférable d’avoir un minimum de confort et d’attention à ce que l’on mange. Dans tous les cas, on peut pratiquer les 3 AS dont je parle dans mon livre -Assez-Assis-Assiette (ou équivalent), démarche qui a notamment marqué ce journaliste de Slate.
Pourquoi
Pour ne pas arriver affamé(e) le soir. Pour ne pas « se jeter sur tout ce qui traîne » en rentrant. Pour ne pas grignoter pendant le repas des enfants et se couper la faim pour le dîner. Pour pouvoir prendre le temps de préparer un dîner plaisant et ne pas se tourner ers la solution la plus instantanée. Pour prendre un temps de décompression en rentrant sans être tenaillé(e) par la faim. Pour ne pas trop manger le midi par anticipation. Pour être en forme pour une activité sportive de fin de journée. Mais PAS parce que « il FAUT goûter » !
Coucou Ariane,
Attention, message à rallonge 🙂
Je suis avec attention et curiosité tes articles petit déjeuner, déjeuner, goûter, et j’attends ton article sur le dîner bien sûr (qui j’avoue, est celui qui me préoccupe le plus en ce moment, étant donné que je ne peux pas le prendre avant 20h30 au MIEUX et 21h30 plusieurs fois par semaine). Enfin, avec mon nouvel emploi du temps aux horaires décalés et des journées très physiques, voici ce qui me convient le mieux pour l’instant. Je précise que cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien dans mon corps, et je ne souffre pas – pour l’instant – de ce rythme dont je craignais qu’il ne me conviendrait pas du tout.
Petit déjeuner : le jeudi, samedi et dimanche. Si j’ai envie, comme j’ai envie, plutôt salé sauf pour les pancakes occasionnels, parfois copieux, parfois léger. Les lundi, mardi, mercredi et vendredi, je démarre avec plusieurs heures de yoga et préfère toujours pratiquer le ventre vide ; je n’ai jamais faim lorsque je pratique. Je bois beaucoup d’eau et deux tasses de café avant de démarrer. Quand je suis libre, vers 11h30, je grignote pour tenir jusqu’au déjeuner (vers 13h) ou je prends un café si je ne ressens pas encore la faim ou que je vais manger plus tôt.
Déjeuner : le repas copieux de la journée. D’abord parce que j’ai faim. Ensuite, parce que mes après-midis décalés font qu’à l’heure du « goûter » je travaille, et ce jusqu’à 20h-20h30 4-5 jours par semaine. Si je suis au travail, c’est des restes ou des choses préparées le weekend en prévision de la semaine : riz, lentilles, quiche, empanadas avec des restes de viande, légumes mijotés (en ce moment, haricots verts-poivrons-tomates-épices), pâtes. Si je suis chez moi et que j’ai une « pause » un peu plus prolongée, je me fais plaisir et prends le temps de cuisiner des choses un peu spéciales (l’autre jour : gnocchi de pomme de terre, pesto de maïs, chips de jambon de Parme).
De cette manière, je n’ai pas faim à l’heure du goûter, puisque de toutes façons, je suis généralement au milieu d’un cours, et ne pourrais pas le prendre si j’en avais envie. En fait je n’y pense même pas, parce que je n’en ai pas envie. (Je n’exclus pas d’emporter des fruits secs ou des petits gâteaux maison au boulot un de ces jours, en cas de fringale).
Dîner : tard, donc ces jours-ci assez léger. Mon heure idéale serait plutôt 19h30, mais cela est devenu totalement impossible. Il m’est aussi totalement impossible de ne rien manger le soir (surtout les veille des jours où je ne déjeune pas). Je craignais de mourir de faim, mais en fait, j’ai l’air de supporter les pâtes aux légumes, la salade de crudités, les restes réchauffés.
Conclusion : le weekend (si je ne travaille pas), je me lâche côté cuisine, car cela me manque de ne plus cuisiner tous les jours. Je fais des choses plus élaborées (pas forcément plus copieuses), et je teste des nouvelles recettes. Comme je le disais avant, j’arrive pour l’instant à gérer ce rythme, alors que je croyais avoir du mal à m’y faire. Ton livre, nos discussions, et tes articles sont d’un grand soutien, car j’ai appris à manger plus lentement, en me concentrant sur ce que je fais, et en me disant que de toutes façons, je fais au mieux vu les circonstances.
Bonne journée !
Je goute parfois mais pas tous les jours et mon appétit se régule sur le repas suivant.
Si j’ai faim et que je mange des cookies au chocolat, je sais que le repas suivant, je passerai sur l’entrée,le fromage ou le dessert parce que je n’aurai pas très faim et donc je ne culpabilise pas (plus) sur ces cookies!
exactement !
exactement ! la régulation se fait naturellement en écoutant son corps
merci beaucoup pour ce partage, en effet, quand on ne peut pas suivre son rythme naturel, il faut s’adapter avec souplesse en changeant d’heure, en ajoutant un encas si besoin, en fractionnant les repas…
Il m’embête ce goûter … Grâce à vos articles, j’essaie de comprendre comment mon corps fonctionne et comment mon appétit se régule. J’ai remarqué que mon appétit va décroissant sur la journée. Souvent, je n’ai presque pas faim le soir. Ce qui veut dire que souvent, j’ai moyennement faim à l’heure du goûter. Mais pour moi c’est un plaisir de manger, alors j’essaie de réguler les choses pour avoir faim à chaque repas, je déteste sauter un repas, même si je n’ai pas faim ! Alors il m’embête ce goûter, car si je goûte, même un petit peu, je n’ai vraiment plus faim le soir, et si je ne goûte pas, alors je regarde mes enfants goûter ce qui me frustre, mais je garde une « petite place » pour le repas du soir (pas systématique d’ailleurs, car parfois la faim s’estompe quand même (pourquoi??), par contre le lendemain matin j’ai très faim!). Dans les deux cas, je suis frustrée!
@Magali essayez de peut-être de ne pas goûter si vous dînez pas trop tard, juste boire quelque chose en compagnie de vos enfants ou alors vraiment un tout petit en-cas, faites des expériences pour voir ce qui vous permettrait d’avoir un peu faim pour le dîner pour en profiter.
Moi je travaille en décalé 6h30a14h30 et13h30 à 21h30 je prends un goûter mais pas à la même heure. Merci de me conseiller.
@Kindomba désolée, il m’est difficile de vous donner des conseils précis sans vous connaitre. Il faut trouver le rythme qui vous convient pour avoir faim au bon moment, je sais que c’est compliqué quand on travaille en décalé surtout avec des horaires variables. Faites des tests si votrez rythme actuel ne vous convient pas