Aimez-vous le thé ?
Décidément, je m’occupe pas mal de boissons en ce moment… Ainsi, vendredi, j’ai blanchi mes chaussures dans le sable poussiéreux des Tuileries pour me rendre au salon Jardins, Jardin. Non, que je sois férue de jardinage, en bonne Parisienne que je suis. Mais pour assister à une conférence sur les alliances Mets et Thé qui semblait intéressante car elle rassemblait des intervenants de choix :
– Lydia Gautier, spécialiste du thé, sur lequel elle a écrit plusieurs livres, créatrice de mélanges (« blender »), acheteuse, ingénieur agronome, que j’avais déjà croisée il y a une dizaine d’années quand elle animait l’Ecole du Thé au Palais des Thés. Elle travaille notamment actuellement pour les Cafés et Comptoirs Richard, pour renforcer et élargir leur gamme de thés et infusions.
– Olivier Scala, descendant d’une longue lignée de marchands de thé, la maison de thé Georges Cannon, qui commercialise des thés en gros mais aussi depuis quelque temps pour les particuliers dans un joli et paisible espace du 6eme arrondissement, L’Essence du Thé.
– Eric Trochon, chef-enseignant à l’Ecole de cuisine Ferrandi, consacré tout récemment Meilleur Ouvrier de France (MOF) 2011. La table ronde était animée par Michel Burton, directeur de la publication de la Revue des Comptoirs.
En fait, la table ronde a davantage tourné autour du thé que des accords entre mets et thé et je n’ai pas appris grand chose car je m’intéresse au thé (et j’en bois) depuis fort longtemps… Les intervenants ont rappelé que la France est un pays privilégié pour le thé avec une richesse d’offre incroyable, probablement car notre palais affiné par la fréquentation de mets fins et de bons vins nous rendrait plus curieux et exigeants dans ce domaine-là aussi. Je connais pourtant beaucoup de lieux ou l’on vous sert sans sourciller ce que je trouve vraiment de pire en matière de thé, le L…Y… La consommation de thé se développe et avec elle la connaissance du thé et l’ouverture à goûter toutes sortes de thés. Les thés parfumés représentent environ 70% de la consommation car plus faciles d’accès car on « décode » mieux leur parfum : ils peuvent souvent être une porte d’entrée vers ce qu’on appelle les thés d’origine (qui n’ont que leur arôme naturel de thé).
Cette discussion a été l’occasion également de rappeler quelques règles de base pour qui veut boire un bon thé :
– en premier lieu (le plus important) utiliser une eau de qualité, par exemple une eau filtrée ;
– ensuite le préparer à la bonne température : une eau frémissante qui ne doit pas dépasser 90 degrés et nettement moins pour les thés fragiles, les grands crus notamment ;
– mettre la bonne quantité de thé, 2 g pour 10 cl soit une cuillère à café rase par tasse (en moyenne, même si le volume du thé varie) ;
– laisser infuser le thé la durée adéquate : vérifier qu’on dispose de l’information lors de l’achat et la réclamer ; ne pas oublier son thé en train d’infuser !
On boit ce thé sans sucre, lait ni citron (« perversions » inventées par les Anglais, sans nécessité quand on prépare bien le thé) ! Et on prend son temps… Dans toutes le cultures du thé, le moment du thé est un moment particulier où on ralentit le rythme. Le thé, c’est du slow drink !
Je vous livre aussi la meilleure manière de faire du thé glacé selon Lydia Gautier (c’est de saison !) : faire infuser le thé (environ une grosse cuillère à soupe pour 1L d’eau) à température ambiante pendant 1/2 h à 1 h puis bien le filtrer (qu’il ne reste aucun dépôt) et réserver au frigo.
On peut ainsi conserver sans problème ce thé glacé deux jours sans qu’il ne se trouble.
Voilà, on n’a plus qu’à déguster !
Et vous, aimez-vous le thé ? Vers quels thés vont vos goûts ?
j’aime beaucoup les thés verts aux agrumes ou aux epices en vrac, j’achète souvent ceux du jardin de gaia..
mais je ne le prépare sans doute pas toujours dans les règles de l’art..au printemps je suis allée avec des copines dans un « bar à Thés » je ne sais plus le nom, à Lyon, j’ai été scotchée : 250 sortes de thés à la carte!
J’adore le thé, toujours en feuilles bien sûr et non parfumé, exception de l’Earl Grey dont j’ai du mal à me passer le matin. C’est grâce à un cours de L. Gautier d’ailleurs que j’ai découvert le thé vert que je pensais ne pas aimer. Clairement, le temps d’infusion est pour moi le point à maîtriser pour apprécier le thé. Je bois un peu tous les thés avec des envies selon le moment de la journée et selon mes derniers achats. Le seul que je n’arrive pas à apprécier c’est le Darjeeling.
Je suis une grande buveuse de thés (noir, vert, blanc, parfumés, nature, chauds, glacés). Ce n’est pas tant la quantité (3 fois 0,6L, la capacité de ma petite théière en fonte adorée) que la qualité que je recherche. J’en ai 12 sortes différentes à la maison en ce moment, mais je le concède, c’est un peu beaucoup… En revanche, je n’ai jamais testé le thé en comme ingrédient de cuisine… 😉
En intraveineuse oui! Et c’est de pire en pire. Thés en vrac bien-sûr avec une sacrée préférence pour les oolongs, verts chinois et japonais et pu’er… bon un jaune et un blanc avec grand plaisir… et un noir si primeur.
Enfin tous les thés avec de moins en moins de sachets (quoi, il y en a encore quelques uns dans les tiroirs).
Maintenant reste à les déguster à leur juste valeur… en zhong et en kyusu.
Bon, j’ai envie de me faire un thé là… avec des fiches de dégustation… allez mettre des mots sur des sensations, encore et encore, odeurs, rétroolfactions, saveurs pour aller plus avant dans le plaisir de déguster mais aussi dans une sorte de méditation.
Ici, le thé est quasiment uniquement vert, japonais de préférence, jamais parfumé. Dans cette catégorie, le genmaïcha est très bon glacé. Le luxe suprême : le thé de printemps, à faire dans un verre lorsqu ‘il est sous forme d’aiguilles qui remontent, toutes droites, en haut de vers, avant de redescendre. Pour les matins avec de temps pour déguster, c’est un sencha chiran, un ryokucha midori … Pour les après-midi d’hiver, un oolong, un tie guan yin … tous ces noms, c’est beau comme de la poésie.
Merci pour vos retours, chères amies du thé !
@isa, soyez curieuse, goûtez, faites-vous plaisir et pourquoi ne pas essayer les règles de préparation mentionnées pour avoir le « vrai » goût du thé ?
@bouton d’or, la diversité fait partie du plaisir et c’est un vrai bonheur en effet d’accorder son breuvage au moment et à l’humeur du jour. On n’est vraiment pas obligés d’aimer tous les thés mais le goût peut évoluer au fil du temps et cela vaut la peine de re-tenter le Darjeeling de temps en temps pour voir (à condition qu’il soit bien préparé évidemment !)
@Septentria, vous avez une belle curiosité, et franchement, douze, cela ne me parait pas délirant pour qui se régale de thé. Lors de la conférence, on a un peu parlé des accords, comme avec le vin, mais la cuisine, cela peut être sympa aussi, par exemple, pour pocher un poisson ou pour une compote de fruits. Laissez parler vos envies ! PS : plonger dans votre tasse de thé ne peut-il pas vous donner un peu d’inspiration pour votre article 😉 ?
@VanessaV, je ne suis pas vraiment étonnée par cet aveu, venant de vous, et vous avez bien raison, prenons le temps de savourer un bon thé (je rajoute d’ailleurs cet aspect au billet, je l’avais oublié de le citer).
@ sylvie, je reconnais une vraie connaisseuse du thé japonais, que j’aime beaucoup aussi. Connaissez-vous d’ailleurs les thés Tamayura, originaires de la région du Kyushu(www.tamayura.fr)?
Ariane, merci pour la référence. J’ai hâte de découvrir aussi celui-là.
bonsoir Sylvie, je vous en prie, et revenez nous dire si ces thés vous ont séduite !
Chère Ariane,
génial cette conf’ ! Si jamais tu as d’autres évènements comme celui-là à partager, STP pourrais-tu le dire avant la date car ça m’intéresserait d’y aller….en espérant que je sois dispo si c’est le w-end…mais ça vaudrait le coup de l’annoncer pour les curieux et gourmands que nous sommes !
Merci d’avance 🙂
Lorsque j’ai commencé à boire du thé (il y a 6 ans), je ne buvais que du noir aromatisé.
Je n’aimais alors pas du tout le vert…
Puis, le temps passant, j’ai petit à petit, appris à aimer le thé vert (aromatisé)… jusqu’à ne plus pouvoir boire du noir, que je trouvais trop fort.
Et, petit à petit, j’ai appris à aimer les thés verts natures, selon les provenances, les années, …
Et, maintenant, je ne bois que du vert non aromatisé
J’aime aussi le Pu Erh tout de même, mais que le matin, et quand il fait bien froid en hiver
Avant hier, j’ai acheté mon 1er thé blanc : un nature & un à la rose 🙂
Merci pour ce compte-rendu Ariane!
Je vois que vous appréciez le thé. Un prochaine évènement sera certainement l’occasion de se rencontrer et de partager une bonne tasse de ce merveilleux breuvage!
A bientôt.
@ Dounia, désolée de ne pas avoir annoncé l’info. Il faudrait que je crée une rubrique agenda mais je ne suis vraiment pas au courant de tout ce qui se passe ! En ravanche, « Mademoiselle Thé », plus spécialisée, en avait parlé (il y avait aussi des ateliers de cuisine au thé).
@ Mély, merci pour ce joli témoignage qui montre qu’on peut toujours évoluer dans ses goûts, il suffit d’avoir les papilles et le nez un peu curieux…
Oh c’est drôle, mademoiselle Thé, je vous citais justement ! Au plaisir de déguster un thé ensemble et j’espère que vous allez mieux !
J’ai vu votre article sur paperblog…j’y ai inséré un commentaire mais j’avais oublié que paperblog copie à l’identique votre blog original…donc je préfère commenter sur votre « vrai » blog!
Bon article!
Pourquoi notre pays n’est pas très « avancé » pour la qualité des thés? Vaste question..! Il est cependant clair que cette boisson quitte peu à peu son statut de boisson démodée… Et nombre de professionnels passionnés comme ceux de votre article ont beaucoup de choses à raconter!
bonjour Cyril, merci, peut-être avez-vous lu un peu vite ou n’ai-je pas été claire car je parlais au contraire d’un pays plutôt avancé dans sa connaissance du thé, d’après les intervenants
Bonjour Ariane,
oui, bien sûr! je réagissais plus sur votre commentaire concernant la majorité des lieux où le thé n’est pas de bonne qualité…
@Cyril eh oui, il y a encore beaucoup d’éducation à faire et cela n’est pas simple, peut-être l’acculturation des consommateurs poussera-t-elle progressivement moult cafés, restaurants, … à enrichir leur connaissance du thé…
oui Ariane espérons le! En attendant que le thé pénètre profondément les lieux publics, la pratique dans le cercle privé s’enrichit grâce aux consommateurs avides de richesses gustatives 😉