Bien déjeuner, ça veut dire quoi au fait ?
Il n’est pas évident de donner quelques principes généraux concernant le déjeuner tant les contextes peuvent varier, entre la personne freelance qui mange chez elle, les salariés qui ont une cantine ou des tickets restaurant, les personnes qui sont dans un environnement citadin riche de propositions et ceux qui travaillent avec une unique supérette à proximité, etc.
On peut toutefois esquisser que bien déjeuner en semaine correspond à plusieurs aspects :
– Se mettre à table en ayant faim sans avoir trop faim : soit vous avez la liberté de manger quand vous avez faim, par exemple si vous déjeunez seul avec une certaine flexibilité, et vous pouvez attendre d’avoir faim pour manger ; soit vous avez des contraintes horaires, des collègues qui n’ont pas forcément le même rythme que vous. Dans ce cas, si vous avez faim trop tôt ou trop tard au regard de vos obligations, vous pouvez adapter votre petit déjeuner pour retomber sur vos pieds et avoir faim à peu près au bon moment. Il arrive ainsi qu’on me dise : « oh je pourrais largement attendre 13h-13h15 mais mes collègues sont réglés comme des coucous et veulent déjeuner à midi pile ». Si on apprécie ses collègues, on peut réduire son petit déjeuner pour avoir faim à midi comme eux… Pour ne pas avoir trop faim, on peut trouver le petit déjeuner qui convient (cf billet précédent).
– Que vous soyez chez vous, à la cantine, dans une boulangerie/saladerie, au restaurant, prenez le temps d’évaluer à la fois votre faim et vos envies, sans agir de façon automatique. Méfiez-vous des formules qui ne vous correspondent pas forcément et donc ne sont pas si économiques que ça. Il est important que le repas vous plaise, ne crée pas de frustration, en tout cas la plupart du temps. Sinon, vous risquez de compenser la frustration par la quantité ou par un rattrapage ultérieur. Bien sûr, parfois, on mange pour se nourrir sans se réjouir, il vaut mieux que cela ne soit pas tous les jours si possible. A la cantine, si cela est possible, demandez une quantité adaptée (je sais que c’est souvent difficile d’interrompre le bras du serveur…).
Chez Sonat, petite « cantine » que je fréquente de temps en temps, le grand bol végétarien satisfait mon appétit donc je ne prends pas de dessert
– Arriver à table détendu(e) ou prendre quelques instants de détente, pour profiter du repas sans être pollué(e) par tout ce qui a précédé. Si possible, faire du repas une vraie pause. Ne pas parler seulement boulot.
– Ne pas s’obliger à faire un repas équilibré comprenant toutes les catégories d’aliments (viande ou poisson ou équivalent, légume, féculent, laitage, fruit) si cela va bien au-delà de votre appétit. Si vous en avez envie, adaptez les quantités, ou alors, gardez des éléments pour un autre moment : l’équilibre nutritionnel se fait sur plusieurs jours.
– Il est toutefois intéressant de composer son repas pour qu’il soit rassasiant sans être lourd : il s’agit ni d’être plongé(e) dans une quasi-somnolence digestive ni d’avoir faim deux heures après. Pour cela, il est intéressant d’avoir une part de viande-poisson-oeuf-jambon-céréale & légumineuse qui va apporter des protéines rassasiantes, une part de légumes ou crudités (ou un fruit), une part de féculents (pain, pâtes, riz, semoule, pommes de terre…) fournisseurs d’énergie. Tout cela en quantité adaptée à son appétit. Ce n’est pas une obligation mais testez-le, vous verrez que ça marche. Toutefois, ne soyons pas rigides sur ce sujet, ce n’est pas toujours possible.
Une assiette variée où l’œuf apporte des protéines rassasiantes
– Ne pas se mettre trop de pression à cuisiner : si on a l’obligation ou le souhait d’apporter son déjeuner, il est important que cela ne soit pas trop compliqué et consommateur de temps. D’abord, on peut le faire une partie de la semaine, deux ou trois jours, pas tout le temps, si on a d’autres possibilités le reste du temps. Ensuite, on a intérêt à profiter des moments où l’on cuisine, pour préparer davantage, par exemple cuire plus de riz u autre céréale ou garder une part d’un plat cuisiné le soir ou le week-end : partir d’une base disponible pour avoir seulement à la compléter, ne pas à la composer de toute pièce, me parait sage.
Exemple type d’un déjeuner vite prêt (un reste de farce de la veille (quinori-tomate-feta), un reste de riz aux girolles, complétés par des dés de concombre et de tomate, du basilic)
– Varier le plus possible son déjeuner au fil des jours pour des raisons de plaisir gustatif et d’apports nutritionnels variés. On peut aussi varier les lieux, les convives…
– Manger tranquillement sans se presser et donc, adapter son repas au temps disponible : si vous avez un court créneau disponible, il vaut mieux manger un sandwich calmement qu’avaler un repas à toute vitesse. Et si avez vraiment très peu de temps, vous pouvez manger un en-cas pour tenir et décaler votre repas à un moment plus adapté.
– Ne pas faire des réserves pour la suite, ne pas manger par anticipation. De nombreuses personnes sont marquées par les messages du style « il ne faut pas grignoter entre les repas », « on doit faire trois repas par jour »… et donc ne veulent surtout pas avoir faim dans l’après-midi. Du coup, elles vont souvent manger un peu trop le midi « pour se caler » et tenir jusqu’au dîner. C’est à la fois inconfortable et pas toujours nécessaire.
– Si on n’a plus faim, ne pas se forcer à finir son assiette, son plat, sa gamelle, son plateau… Je ne sais pas du tout pour le gaspillage mais je crois qu’il est souvent possible d’agir en amont pour adapter la quantité ou si ce n’est pas possible, plutôt laisser que se forcer et sortir du repas avec lourdeur. Au restaurant, n’hésitez pas à demander un « gourmet bag » si le plat s’y prête.
– Il peut bien sûr cependant arriver pour de bonnes raisons que l’on mange un peu trop au déjeuner (super restaurant, dessert incontournable…) et alors, on peut attendre le retour de la faim et manger beaucoup moins le soir si c’est ce que réclame le corps.
Avez-vous envie de changer quelque chose à vos déjeuner ou sont-ils satisfaisants ?
On a aussi le droit d’avoir plus faim qu’il est de bon ton (les collègues qui picorent parce qu’au régime)! Parce qu’on est fatigué, parce qu’on a pas bien mangé avant ou parce que c’est comme ça. Aujourd’hui j’ai un appétit d’ogre, alors je mange comme un ogre. On a aussi le droit d’avoir moins faim, non, je ne mange pas replat du jour, je préfère juste une entrée et un café. On a aussi le droit de se tromper, je pensais avoir plus faim, je ne termine pas (si j’ai envie je mets de côté pour un autre repas ou plus tard), mais zut! j’ai encore faim, finalement, je vais prendre un dessert.
On a le droit de s’écouter soi. Les autres ont le droit de vous regarder vous écouter avec un oeil bienveillant.
On a le droit de ne pas systématiquement regarder la taille du pantalon de ses collègues, et ce qu’il y a (ou pas) dans leurs assiettes.
Non?
l’important c’est d’écouter son corps, en effet l’appétit varie. Vive la liberté alimentaire et la tolérance entre mangeurs !
Bonjour Ariane,
De retour à Paris, j’ai enfin pu tester Sonat, repéré depuis un moment sur votre blog.
Un Usain Bowl au menu de ce midi, vraiment très agréable, plein de saveurs et textures différentes. Un déjeuner comme je les aime.
Merci pour ce délicieux conseil !
@Elodie ravie que vous ayez apprécié, je suis vraiment contente avoir ce lieu pas loin de mon cabinet