Chouette, Veggivore de Clotilde Dusoulier est sorti (et il y en a un à gagner !)
J’avais adoré le premier livre de Clotilde Dusoulier, aussi bien les recettes que les histoires personnelles les accompagnant. Je lis régulièrement son blog où j’aime autant ses expériences culinaires que ses interviews, ses récits… J’ai observé qu’elle parlait de plus en plus végétaux et je n’ai pas été étonnée quand elle a sorti un livre sur la cuisine des fruits et légumes…en anglais. Quelle que soit mon envie de le découvrir, ma paresse (que je ne m’explique pas trop) avec les livres de cuisine en anglais gagne toujours !
J’ai donc été ravie quand Clotilde a annoncé la sortie française et je me suis précipitée pour l’acheter. Charmée par son contenu, heureuse de voir un livre (c’est encore trop rare) raisonner par saison, impatiente de me lancer dans les appétissantes recettes qui collent fort bien avec mes envies « veggivores ». Et toujours le plaisir de découvrir des recettes fort bien expliquées, avec des suggestions de déclinaisons, des commentaires sur les ingrédients, …
Mais voilà que, quelques jours plus tard, j’ai eu la surprise et le plaisir d’en recevoir un exemplaire dédicacé gentiment, car on se connait un petit peu. Deux exemplaires ? Je pourrai en garder un tout beau tout propre et un autre à tâcher, corner, salir dans la cuisine. Mais ce serait du luxe ! J’ai plutôt envie de vous en offrir un, à l’un(e) de vous, fidèles lecteur(trice)s de ce blog.
Je ne suis pas très adepte des concours, j’en ai fait un seul en sept ans de blog, autour de la plus belle assiette composée. Mais voilà une jolie occasion de remettre cela.
Alors pas de prime au plus rapide qui mettra un commentaire, pas de tirage au sort, mais vous allez « travailler » !
Nous sommes en hiver et Clotilde Dusoulier nous propose naturellement des recettes autour des betterave, brocoli, carotte, chou de Bruxelles, chou-fleur, endive, poireau, potiron.
Si vous voulez participer au concours, pour gagner ce livre Veggivore, merci de poster un commentaire ici, décrivant un joli souvenir autour de l’un de ces légumes : betterave, brocoli, carotte, chou de Bruxelles, chou-fleur, endive, poireau, potiron : un moment particulièrement plaisant, le bonheur de savourer une recette familiale ou une que vous avez inventée, un plat délicieux que vous avez préparé, une découverte d’un accord de goûts, etc. en quelques lignes (pas un roman, maximum 1500 caractères).
La personne qui aura fait le plus joli commentaire (évalué très subjectivement par Clotilde et moi) gagnera le livre. Réponses souhaitées avant le 13 mars.
Pour ma part, j’ai déjà réalisé et savouré avec grand plaisir une salade d’endives aux noix et clémentines assortie d’une très bonne « vinaigrette » (la recette proposait des oranges mais j’ai fait avec ce que j’avais sous la main). Et aussi une tatin de poireaux, pas tout à fait aussi jolie que l’originale mais en tout cas délicieuse.
Côté sucré, on s’est vraiment régalés avec un fondant poire-châtaigne qui porte bien son nom et que j’ai envie de refaire très vite (ça tombe bien, j’ai un bon stock de farine de châtaigne !).
Maintenant, à vos claviers ! Et vive les légumes d’hiver !
Veggivore de Clotilde Dusoulier, éditions Hachette Cuisine, 14,95 euros
Je me souviens avoir découvert le potiron rôti dans un merveilleux petit restaurant à Sienne, derrière la piazza del Campo, qui s’appelait, je crois, Le Logge, il y a plus de 20 ans. Ils l’aromatisaient au romarin, et je n’avais à l’époque jamais mangé de potiron cuisiné ainsi. J’ai adoré ça et cherché à reproduire la recette par la suite, et je ne sais pourquoi, j’étais persuadée qu’il fallait d’abord précuire le potiron à la vapeur ou à l’eau avant de le rôtir, mais le résultat était franchement moyen. J’ai enfin (on parle d’une époque avant internet, hein) trouvé la recette (qui est toute simple, aucune précuisson, juste huile d’olive, gros sel et romarin et hop au four !) des années plus tard, depuis je le cuisine régulièrement ainsi.
Et je viens de faire une petite recherche Google, Le Logge existe toujours, et est semble-t-il resté une bonne adresse !
Chère Ariane et chère Clotilde,
Il est difficile de choisir un seul souvenir gourmand parmi tous ces légumes !
Je reconnais que j’ai une passion – attrapée par le blog de Clotilde – pour le brocolis et le chou-fleur rôtis au four que je pourrais manger toutes les semaines sans me lasser (chacun leur tour!) mais la plus belle prouesse est peut-être liée à la betterave.
En effet, je n’aime vraiment pas la betterave, crue ou cuite (même en croûte de sel à la Passard). Par contre, chaque Noël, mon père réalise une petite salade (de son invention!) très acidulée de betterave crue et d’écorces d’orange confite – toutes deux taillées en julienne – pour accompagner le foie gras. Je raffole de cette petite salade croquante, confite, sucrée, salée, acidulée et qui se marie parfaitement avec le foie gras !
Je ne sais pas si c’est le miracle de Noël mais en tout cas, c’est la salade de Noël 🙂
Rien que d’y penser, je sens encore l’odeur du gratin de chou-fleur que faisait ma maman quand j’étais petite…
Souvent, c’était le dimanche, et souvent, pour accompagner un rôti de veau aux champignons.
Je m’asseyais sur une chaise à côté de l’évier, ce qui me permettait de regarder ma mère préparer le déjeuner et de piquer quelques morceaux de champignons crus.
Je trempais mes doigts dans toutes les préparations – sauces ou crèmes – qui passaient sous mes yeux et picorais tous les légumes à porté de main.
Ce que j’aimais par dessous tout dans le gratin de chou-fleur, c’était les grumeaux qui s’étaient formés dans la sauce béchamel et qui ne s’étaient pas dissous à la cuisson. Ces petites boules fondaient dans la bouche avec un gout de beurre et de farine.
Aujourd’hui, ma maman n’est plus là pour faire le gratin et je le fais moi-même, pour retrouver ce goût de mon enfance, en prenant soin de laisser quelques grumeaux se former dans la béchamel.
Je suis heureuse qu’elle ne m’ait pas seulement transmis le goût des bonnes choses, mais aussi le plaisir de les cuisiner.
Bonjour,
En tant que grande amatrice de légumes il est difficile de piocher parmi les souvenirs liés à ces produits!…mais s’il faut choisir, comment oublier les endives au jambon que faisait maman lorsqu’elle venait s’occuper de ma grand mère, qui était malade…le réconfort d’un plat traditionnel et familial pour l’étudiante en foyer que j’étais et dont le quotidien alimentaire ressemblait davantage à des pâtes, sandwiches, crêpes! 3 générations de femmes d’une même famille réunie autour d’endives fondantes, enroulé d’un bon jambon cuit au torchon, et gratiné avec du comté ramené de Franche-comté…un plaisir tout simple qui venait égayer le moment un peu difficile de voir sa grand-mère malade, et qui faisait de nos rendez-vous un vraie moment de partage! … je me voie encore en train de saucer la béchamel au fond du plat en pyrex!
Depuis ce plat est un incontournable de mes hivers! Indéniablement la cuisine, les plats sont emprunts d’émotions…au long cours!
Le roi d’Espagne passait en revue ses troupes.
Bien alignés : betteraves, brocolis, carottes, choux de Bruxelles, chou- fleur, endives, poireaux, potiron
Au garde à vous, bien droits , même pas rangés par couleurs
Le roi d’Espagne était de mauvaise humeur
Sa mère lui avait fait mangé trop de betteraves cuites toutes molles et fadasses quand il était petit
Les choux , en fleurs ou de bruxelles : berk, berk, berk !! . Il n’en aimait ni l’odeur , ni la consistance , allez hop , à la remise !
Les brocolis : sa femme lui disait que c’était bon pour sa santé, il condescendait à en manger une fleurette de temps à autre, pour avoir la paix
Carottes et potiron : mille assemblages possibles , avec des épices, de la crème, cuits, crus, ….
Pour retrouver le sourire, il décida de faire une ribambelle de tranches de potiron rôties, légèrement mielées, en alternant des rondelles et des bâtons de carottes saisis à vif au wok avec un soupçon d’huile d’olive et heuh ? quoi déjà ? Mais du cumin. Ca lui rappellerait ses vacances au bord de la méditerranée. Et uniquement pour le décor, il rajouta qq olives noires et qq brins de ciboulettes
« Et nous ? » dirent en chœur les poireaux et les endives
Le roi répondit : » Revenez demain ! »
Tous ces légumes sont propices à divers inventions mais l’une d’entre elle appelant le printemps m’est chère parmi ces tentatives culinaires… Ma maman m’a appris à travailler les légumes frais et en été l’un de ces plats préféré était un taboulé : familiale fraicheur et très généreux en saveur grâce à l’extracteur, aux oignons finement émincés ! Mais quelque fois elle fut aidée par du jus de légumes … en bouteille : sorti de chez le magasin diététique du coin, femme active qui faisait toujours son maximum, le temps étant parfois compté ! J’adore ce plat par la diversité d’ingrédient sur laquelle jouer. A la fin d’un hiver, j’en ai réalisé un aidé également avec du jus de betterave, c’était une note sucrée, très colorée grâce au citron conservateur de cette belle couleur. Je l’avais réhaussé de petits raisins secs, quelques fragments de carotte, persil et il surpris tout le monde ! par son aspect untel croyait que j’avais mis du chou rouge, unetelle avait pensé le servir au dessert pensant à de la cerise… Heureusement son gout mis tout le monde d’accord et une fois le pas franchi il fut très vite englouti.
Pshiiiiiii !… mmmh, ça commence à sentir le brocoli par ici ! Le sifflet de la cocotte s’emballe et tourne, tourne, pshiiiiiiiiiii !
Tacatac ! Les lardons et les croûtons se débitent au rythme de Mamie.
Vzzzzzz ! Le mixeur n’épargne aucune fleur.
Merci Mamie pour cette soupe de brocolis, c’est le goût du paradis !
Après avoir écrit l’article sur l’accumulation d’objets, vous ne pouviez décemment, chère Ariane, garder ces deux livres par devers vous…
J’adore les poireaux, tièdes avec quelques gouttes de vinaigrette.Ces poireaux, que nous mangions pendant le Carême, durant les vacances de Pâques (à l’époque , lointaine, les vacances coïncidaient avec les fêtes carillonnées). J’aidais ma mère à bêcher la terre, il fallait faire de la place au jardin,afin qu’elle puisse faire de nouvelles plantations , nouveaux semis et les poireaux, qui avaient survécu aux rigueurs de l’hiver, étaient arrachés et consommés très rapidement.
Le poireau est synonyme de vacances et, de complicité mère fille.
Il y a moins d’une semaine, j’ai acheté le livre de Clotilde et la première recette que j’ai faite a été la tatin aux poireaux (version Jura, j’ai mis une goutte de savagnin dans la sauteuse). Le copain de passage a demandé son inscription à la cantine ! Aussitôt le repas fini, j’ai envoyé photo et recette à ma soeur chérie à Paris. Le soir même, c’était leur tour de se régaler et de plébisciter. Alors évidemment, je ne joue pas pour moi puisque j’ai déjà le livre mais j’adorerais faire cette surprise à ma grande soeur.
Voilà un ouvrage qui me fait de l’oeil… Alors je tente ma chance… En vous parlant du poireau au jambon !
Lorsque j’étais enfant (mais aujourd’hui encore d’ailleurs, malgré diverses tentatives), je n’aimais pas les endives cuites. Crues, pas de soucis, une bonne salade d’endive avec du comté régale la maisonnée. Mais cuites, les endives gagnent en amertume… Du coup, je me souviens de ma mère préparant des poireaux au jambon. Béchamel, jambon blanc, comté, et poireaux à la vapeur, le tout passé au four… Mon régal…
Bien des années plus tard, j’ai rencontré celui qui est devenu mon mari. Notre régime alimentaire se composait essentiellement de pâtes, de pizzas, de quiches et autres produits gras, évidemment ! Jusqu’au jour où une diététicienne nous a incité à manger plus de légumes… Et là… Là, j’ai voulu tenter la recette de ma mère.
Faire manger des poireaux à l’Homme, un vrai challenge ! On a commencé avec la fondue de poireaux avec un peu de crème et de moutarde. Et on est passé aux poireaux vapeur. Mais avant le stade poireaux vinaigrette, j’ai refait les poireaux au jambon. Bingo !
Désormais, tous les 10-15 jours pendant la période des poireaux, je cuis mes poireaux à la vapeur, prépare une béchamel, râpe du comté, ajoute une tranche de jambon pour entourer mon poireau, et le tour part gratiner au four avant d’être dévoré !… Au risque bien évidemment de se brûler la langue ! 😉
Mmh, ça va être dur de rivaliser avec toutes ces jolies histoires (m’en fiche, j’ai déjà gagné la recette des poireaux au jambon : à la maison il n’y a que moi qui aime les endives au jambon, peut-être qu’avec cette variante j’ai une chance de rallier les troupes ?)
Jeune adulte, j’ai passé une année à Sarajevo – la guerre était finie. Niveau fromage, thé, chocolat, j’étais un peu malheureuse, ce n’est pas trop dans la culture là-bas… en revanche, j’ai redécouvert les poireaux et les carottes : j’ignore le détail des conditions de culture là-bas, je ne sais pas si je dois mon bonheur gustatif au bon fumier tout naturel ou bien aux engrais interdits dans l’UE (même si j’ai ma petite idée sur la question 😉 mais je me rappelle le choc, en rentrant du marché : je pose mes achats dans la cuisine, je vais me laver les mains, je reviens, et là, une bouffée de carottes me prend littéralement au nez, un bouquet puissant, sucré, une sorte de rêve de carotte, que je n’ai que très rarement retrouvé depuis.
J’avais du mal à ne pas les grignoter au fur et à mesure que je les épluchais tellement elles étaient savoureuses…
Et pour le poireau, même chose : simplement cuit à l’eau pour ensuite me délecter du bouillon parfumé, un véritable nectar.
J’en salive rien que d’y repenser !
Ils sont bien tristes, en comparaison, les légumes que je trouve à Paris…
J’ai une passion pour le poireau.
Ce grand ébouriffé du bas que « Mémé » fichait verticalement dans un bac rempli de sable pour les conserver tout l’hiver à la cave. Alignés comme à la parade, avec les carottes en première ligne.
Quand elle confectionnait un plat de poireaux-vinaigrette pour mon père qui en raffolait, j’avais alors l’autorisation de descendre les chercher au cellier où se conservaient tout un tas de bonnes choses aux parfums affolants. Les jolis poireaux de Mémé se déclinaient également en fricassée à la poêle, parfumée de muscade et de cumin, adoucie d’un trait de crème fraiche ou bousculée d’une giclée de vinaigre, selon l’humeur. Les plus vieux finissaient – en compagnie de navets joufflus et de carottes biscornues – en soupes gigantesques qu’elle servait sur des tranche de pain larges comme la main, frottées à l’ail.
J’ai ainsi découvert que le poireau était le « must-have » de toute bonne cuisinière. En émincé, il se cuit très rapidement et s’éparpille joliment dans l’assiette. Braisé il se sert tout simplement saupoudré de quelques noisettes hachées et de peluches de cerfeuil. En gratin, c’est une merveille à se partager. Il permet de confectionner de délicieux bouillons les lendemains de fêtes. Classiquement servi avec un rôti de bœuf, il rehausse à merveille tous les poissons !
A mon tour de tenter l’expérience,
Parmi tous ces jolis légumes je choisie la carotte pour sa couleur, son gout, sa texture.
J’aime beaucoup les fruits et légumes oranges, allez savoir pourquoi les légumes verts me semblent moins attrayants à l’exception de la salade dont je ne puis me passer en accompagnement de quiches ou autre tartes salées.
Mais voyons je m’éloigne déjà de mes chères carottes, nous sommes grand consommateurs de carottes, mon fils les préfère crus râpés assaisonnées de raisins sec, pour ma part ce sera coupées en bâtonnets crues, j’aime beaucoup le côté croquant et pour mon mari difficile à dire, nous voyant si content en dégustant nos carottes il ne saurait nous contredire.
Enfant j’avais une nette préférence pour la purée de carotte bien lisse de ma maman, j’aimais beaucoup regarder les petits boudins de purée qui tombaient lentement dans le saladier transparent jusqu’à former une jolie montagne qui bientôt serait mélangée avec force et énergie jusqu’à l’obtention de la texture parfaite.
Ma grand-mère utilisait une sorte de marteau plat en bois pour écraser les carottes et les pommes de terre, il restait toujours des morceaux, un supplice pour l’enfant capricieuse que j’étais, en plus elle appelait cela non pas de la purée mais du « Gehmess » je ne sais comment cela s’écrit c’est du jargon alsacien.
J’oubliais une chose importante la carotte est une merveille pour lutter contre les coups de soleil, depuis que j’en consomme régulièrement je rougie beaucoup moins en été.
Bon appétit,
Julie
Humm, le « poireau mimosa » de Pépé James !
Imaginez pépé : petit, rablé, casquette vissée sur la tête, moustache en guidon de vélo, aussi habile au jardin qu’en cuisine. Il a consciencieusement semé, repiqué, butté ses poireaux, avant de les arracher d’un coup de bêche. Je le revois encore qui les saisit de ses grosses mains agiles, secoue la terre, et part les rincer dans le bac en ciment du garage. Avec son petit couteau parfaitement affûté, sur la table en bois, il étête le vert, tranche les poireaux sur la longueur, repasse un coup d’eau. Puis il monte à la cuisine, et les plonge dans un faitout d’eau bouillante.
Pendant que, parfaitement cuits et égouttés, ils tiédissent dans leur ravier en verre, Pépé prépare la sauce. De la moutarde, du vinaigre de vin rouge, une belle huile de noix du Poitou (c’est là qu’on est), une pincée de sel, deux tours de moulin à poivre, scritch, scratch… Il la verse sur les poireaux. Puis, c’est là qu’est son secret, il écale un oeuf dur en le roulant sur le plan de travail carrelé, croutch, clac clac, deux coups de couteau pour le trancher, rrr le placard qui coulisse, il en sort sa moulinette, y enfile les quartiers d’oeuf. Rouuu rou il tourne la manivelle… et c’est magique ! De petits vermicelles d’oeuf dur blancs et jaunes apparaissent, ils se couchent doucement sur les poireaux fondants… Et moi aussi je fonds en les regardant, juste à hauteur de mon nez, je salive, je frétille, et je file me laver les mains pour avoir le droit de manger… le meilleur poireau vinaigrette du monde.
Les-haricots-verts-qui-attachent-au-fond-du-plat
Enfant je guettais les petits rabougris, qui avaient le malheur de toujours tomber au fond du plat, il fallait donc feindre d’être occupé pour se servir en dernier, pas de bol, les enfants sont toujours servis en premier (dans ma famille).
Maintenant je suis adulte mais je crois que ma grand-mère a un peu oublié comment faire ses fameux haricots verts, heureusement elle a conservé sa recette du flan aux oeufs !
J’étais une petite fille bien élevée. J’ai appris à manger de tout. Même des choux de Bruxelles et du choux fleur, même des endives, et pas forcément au jambon. Je ne dis pas que ça me faisait plaisir. Mais je les mangeais, c’est tout, avec pour récompense la crème au chocolat qui m’attendait pour le dessert. Ma mère était très fière de cette petite fille « pas difficile ».
Un seul légume avait toujours et encore résisté à l’envahisseur maternel : LA BETTERAVE. Le seul que je ne POUVAIS vraiment pas manger. Ce gout douceâtre, et surtout cet arrière-gout de terre…à vomir !
Bien plus tard, alors que j’étais moi-même en train de devenir une maman, j’errais dans une allée de supermarché, au supplice, terrassée par les nausées de la grossesse, et dégoutée par toutes les odeurs qui se mêlaient autours de moi, quand soudain, une odeur douce et fraiche m’a emplie les narine, me soulageant quasi-instantanément. Il fallait immédiatement que trouve quel était ce fruit merveilleux qui embaumait ainsi les étals et me donnait l’impression de marcher dans un jardin après une pluie d’été. Tel un chien policier, je remontai la piste en reniflant, faisaient confiance à mon nouvel odorat bionique, puis doutai, puis dû bien me rendre à l’évidence quand je tombai finalement sur un énorme étal de…. betteraves !
N’obéissant plus qu’à un étrange instinct, j’ai emmené chez moi et cuisiné cette étrange racine violette un peu visqueuse, comme je l’avais toujours vu faire, en salade, avec quelques échalotes et du persil, et je me suis régalée. Mais quelle trahison : mon corps m’avait donc contraint à abandonner ma seule et unique coquetterie gustative !
Aujourd’hui, ma fille a quatre ans et…elle adore les betteraves ! Et grâce à elle, moi aussi ! Je continue à les déguster avec un vrai plaisir, et je multiplie les façons de les accommoder, même si je reste très fan de cette version classique et toute simple, avec des échalotes et du persil,surtout pour la couleur !
Bonjour Clotilde, bonjour Ariane,
Je ne m’attendais pas en décrivant le souvenir à suivre à ressentir tant de petits papillons au ventre, au cœur, et aux papilles ! Merci pour cette belle occasion ! Voici l’histoire que je vous livre :
J’avais partagé peu de temps auparavant un moment privilégié avec mon père en l’assistant dans la préparation d’un gratin dauphinois : les pommes de terre coupées en fines lamelles, l’ail parfumé infusé dans la crème qui venait napper les jolies rosaces soigneusement disposées dans leurs petits ramequins. Après passage au four, le fondant, l’onctueux, le réconfortant…
De retour chez moi où un potiron aux courbes rebondies m’attendait, j’ai eu envie de transposer l’expérience : le légume orangé taillé à la mandoline, l’ail écrasé qui exprimait son essence, mais une délectable pointe de transgression quant au rituel original qui m’avait été transmis : une cuisson rapide à la casserole, où les lamelles noyées de crème fleurette et d’ail ont cuit en quelques instants. Résultat : un bonheur pur, riche, parfumé, enfantin, comme des coussins moelleux qui réchauffent le corps de l’intérieur.
C’est une recette que je fais quand j’ai besoin de me sentir pleine d’amour et de douceur. Il est jouissif de prendre conscience que, malgré sa confondante simplicité, elle me permet de contacter une telle richesse de souvenirs, d’émotions et de sensations exquises…
Bonjour Ariane,
Je me souviens de ma première sortie de l’hôpital (et oui j’ai eu quelques séjours là-bas), mon premier repas était délicieux, mais plus particulièrement le dessert, c’était un cake Potiron-carotte-cannelle. Un délice, il était fondant et doux, cela me fait penser à un nuage. Il n’était pas très sucrée. c’était la première fois que ma mère le préparait. Il n’était pas magnifique (car il avait eu du mal à monté) mais qu’Est-ce qu’il était délicieux!
Bref un souvenir émotionnel et gustatif. Depuis ce jour ma mère le reproduit très souvent.
Voila ma petite histoire, merci pour le concours, je t’embrasse.
@Julie merci pour l’histoire mais juste une précision, les haricots verts ne sont pas dans la liste 😉
Oh oui moi aussi j’ai eu le bonheur de manger un délicieux repas au Logge !
Chères Ariane et Clotilde, chères blogueuses dont je me délecte des aventures et réflexions culinaires,
Je prends pour la première fois le clavier pour vous écrire dans le cadre de ce concours car j’adore les légumes, je les mange en fonction des saisons depuis des années et je ne possède aucun livre de cuisine !
Je voudrais vous parler de la betterave. Que je dévore en salade, parsemée de coriandre et de graines de sésame, avec beaucoup de plaisir depuis longtemps.
Mais ma plus grande joie avec la betterave, c’est de la faire découvrir à Samuel, mon bébé. Evidemment, il l’a tout de suite aimée, sucrée, douce, pleine de goût. Et quand il a fallu rajouter des protéines à sa purée, j’ai découvert un accord qui a fait mouche : la betterave et le poisson. Une alliance terre-mer (comme dirait les chefs étoilés) qui le ravit et le fait pleurer quand le bol est fini !
J’ai pas mal d’anecdotes à raconter car pour chacun de ces légumes, j’ai un souvenir » cauchemar » et un souvenir « de rêve » .
Après avoir été une enfant qui ne mangeait pas de légumes, je m’y suis mise à l’âge adulte toute seule jusqu’à devenir végétarienne depuis le début de l’année!
La betterave me rappelle celle que je détestais à la cantine et que je déguste aujourd’hui avec une vinaigrette un peu épicée qui met son gout un peu terreux en valeur.
Pour le brocoli, je n’aime que les fleurettes que je cuisine avec des amandes grillées et je fais une soupe ou une purée avec les autres morceaux.
La carotte, je l’ai détestée en purée que ma mère me faisait sous forme de palets surgelés pendant les périodes de régime mais je l’adore aujourd’hui rapée avec des raisins secs et une vinaigrette très moutardée.
Le chou de Bruxelles a été mon cauchemar absolu à l’école jusqu’à ce que je le cuisine avec des lardons;je m’en régale aujourd’hui dans une potée avec des saucisses végétales et quelques pommes de terre et carottes!
Le chou-fleur pour moi ne se conçoit qu’avec une béchamel et en gratin…et aussi en velouté avec un peu de poivron pour rehausser son gout et sa couleur
J’ai détesté l’endive ultra amère de mon enfance mais je l’adore sautée à la poêle avec du miel ou en tatin avec un peu de chèvre fondu!
Le poireau vinaigrette que mon grand père faisait en entrée quand j’étais petite et que je ne voulais pas gouter et que j’essaie pourtant de reproduire aujourd’hui sans succès!
Le Potiron, lui, me terrifiait (c’était le nain,l’ami de Oui-Oui qui portait le même nom)alors que je le fais rôtir dans mon four avec ses copains panais et patates douces avec une pointe d’huile et des herbes de Provence pour me régaler aujourd’hui!
Je suis très contente de m’être prêtée à cet exercice qui a fait remonter plein de souvenirs!Merci!!
Je suis OBLIGEE d’évoquer les brocolis : qui me rapelle d’autant plus un beau souvenir puisque mon grand père, « un de mes héros de la vraie vie » y tient le rôle principal.
La santé ne suit plus aujourd’hui mais mon grand père a longtemps été pecheur… A la maison, enfant, pas question pour moi de gouter les brocolis : ca sent bizarre c’est trop trop vert et puis ca a même pas un gout de légumes d’abord!
Un jour, en vacances au mobil home de mes grands parents, mon papi revient de la pêche, total du butin : de belles truites toutes brillantes (oui dans la Somme c’est pas trés exotique!)
Le cérémonial commence : ma grand mère rince, evide et prépare les poissons pour nous 3, en papillottes et au four. Pour accompagner, mon grand père prépare un gratin… de brocolis
« argh non papiii les brocolis c’est pas bon!!!
« ma poussinette c’est parce que tu n’as pas encore mangé les brocolis de Papi! »
Alors oui dans le gratin brocolis de Papi il y avait autant de béchamel/gruyère que de brocolis mais ‘ai toujours une pensée pour lui quand j’enfourne aujourd’hui mon gratin… et je lui (leur) en ramène un peu dés que je le peux 🙂
Belle surpise que ce concours ! Merci.
Mon pire souvenir culinaire: une recette de soupe froide a la betterave.Une recette de ma belle mère (c’était un piège j’en suis sûre) « 2-3 gousses d’ail »… OK, je m’execute mais erreur fatale, je n’aî pas gouté, je ne sais pas pourquoi, du reste elle est arrivée sur la table, on peut dire une chose: elle tuait les vers ! (L’estomac aussi) … Un couple d’amis était là ce jour là, j’étais désolée, mais ils en ont repris par politesse. Cte honte….
@Sophia fried avez-vous bien lu, le concours demande des JOLIS souvenirs !!!
POIREAU MON AMOUR
Longtemps j’ai tenu le poireau pour insipide et tout juste bon à imiter les algues dans l’assiette à potage. D’un gris vert terne et fatigué sa texture ne me convainquait guère. Et je l’avalais sans plaisir entre cubes de carottes et dés de pomme de terre. Un jour, ma mère prise d’une inspiration subite, et poussée par le jardin qui prodiguait continûment ses poireaux, décida de profiter de ma passion verte pour la salade pour me présenter le poireau cuit comme avatar possible de batavia cuite. Certes je préfère la salade crue à la cuite, mais soit. Du moment que cela ne ressemblait pas de près ou de loin à l’infâme endive cuite, goûtons !
Une fois la surprise passée, tiens cela a plus de goût que dans la soupe. Mm le côté oignon cuit m’a bien plus. Une batavia aux oignons, comme un deux en un tiède avec une vinaigrette légère. Et le poireau est rentré dans ma vie.
Il m’a fallu apprendre à le préparer et le laver parce que le fripon a des talents de dissimulateurs avérés. Il aime tellement la terre dans laquelle il a poussé qu’il essaie toujours d’en emporter une poignée quel que soit son déplacement. D’abord trancher au ras du bulbe sa jolie touffe de cheveux bien drus, la lame est encore propre. Puis trancher les pointes vert de gris du haut des grandes feuilles. Inciser du tiers du bulbe jusqu’en haut pour libérer la terre retenue captive. Certains coupent en quatre, je trouve que cela fait perdre toute dignité au légume. Passer ensuite sous l’eau en glissant les doigts entre les feuilles pour les séparer et être certaine de bien tout laver. Puis plonger les poireaux dans une grande casserole d’eau bouillante salée, un peu comme les spaghettis, les laisser se ramollir et s’enfoncer doucement afin de les enrouler en escargot pour leur dernier sommeil. Laisser cuire à petit bouillons en surveillant la cuisson comme un gâteau. Le pointe du couteau doit s’enfoncer sans peine et ressortir propre.
Pendant des années j’ai mangé le poireau vinaigrette sinon rien. Et puis un soir, dans ma petite cuisine d’étudiante de Boulogne, l’oignon vint à manquer au moment de faire sauter les courgettes pour le repas du soir très tardif. Gargl! Ni ail ni oignons c’est un sacrilège pour la courgette. Une fois passé le dépit ma coloc et moi avons inspecté le frigo et nous sommes tombées sur une botte de poireaux. Echange perplexe de regards. Puisque cela nous fait si bien pleurer quand on les prépare cela pourrait bien jouer les oignons d’un soir. Et hop, deux poireaux prélevés, taillés en fines rondelles, petits anneaux défaits et disposés dans la passoire blanche. Grande douche avec bain bouillonnant pour bien éliminer la terre. Egouttage rappelant le panier à salade de ma grand-mère (avant l’invention de l’essoreuse…). Et zou jetés dans l’huile d’olives à peinte fumante, sautés au wok. Pluie de filets de poulets découpés en fines lamelles, puis averse de tronçons de courgettes. Un tour de sel, un tour de poivre, de muscade et hop de la poêle à l’assiette. Un parfum de jardin de printemps en plein hiver. Nous nous sommes régalées…
Depuis la recette a évolué, plus de poireaux, moins de courgettes, parfois du chou chinois ou du brocolis à la place de la courgette ; le poulet lui cuit à part pour rester ultra moelleux ; une cuiller de sauce soja ajoutée en fin de cuisson pour une touche d’exotisme. Et le poireau sauté inventé un soir de disette est devenu un des best of de la cuisine familiale, la «poêlée de poireaux de Boulogne».
Ah zut tu avais dit 1500 caractères, j’ai doublé la mise. Tant pris je me suis bien amusée 🙂
Les poireaux cuits à la vapeur, sont plus goûteux que lorsqu’ils sont cuits à l’eau bouillante, selon moi.
danielle
Lorsque j’avais quatorze ans, j’ai parcouru à pieds les quatre kilomètres qui me séparaient de la maison de ma grand-mère une énorme courge dans les bras. Mon père n’avait pas le temps ce jour-là de m’amener chez ma grand-mère, à qui j’avais promis que nous préparerions Halloween ensemble. Ma grand-mère et moi avons passé une délicieuse après-midi à décorer la courge et à cuisiner. Nous avons utilisé la chair récupérée pour préparer une délicieuse soupe à la courge et des whities (cousins au chocolat blanc des brownies) à la courge (recette trouvée dans un magazine Betti Bossi, Suisse oblige). Ma grand-mère est décédée moins d’un an plus tard et cette après-midi passée ensemble à discuter, bricoler et cuisiner reste l’un de mes meilleurs souvenirs. Près de dix ans plus tard, les courges comptent toujours au nombre de mes légumes favoris. La soupe de courge butternut aux lentilles corail est un remède de choix contre les mauvais jours. Au Japon, je suis tombée amoureuse de la kabocha, que je cuisine souvent en nimono. Je me souviens aussi du petit bol de salade de carottes que ma grand-mère préparait toujours à mon attention quand je venais manger chez elle. Je n’ai jamais retrouvé le goût de cette salade qui a marqué mon enfance. Ma madeleine de Proust est à chercher chez le maraîcher plus que chez le pâtissier.
Un couple c’est deux traditions culinaires qui se rencontrent, en l’occurrence Normandie contre Isère, sous le regard de Ginette Matthiot et Paul Bocuse. Pas gagné. Au chapitre potimarron, Ginette est muette, sauf la mention d’un gratin de potiron aux pommes de terre. Bof ! Bocuse plus bavard propose une œuvre d’art : potimarron rôti au four aux lardons, crème et fromage. Ah les marbrures de crème et de fromage sur les bords du potimarron, les effluves enchanteresses de la cuisson, le merveilleux camaïeu d’orangés dans l’assiette. Plaisir des yeux, du nez et de la bouche. Parfait.
Et un jour, patatras, le médecin annonce à l’homme que son sang contient un taux de beurre alarmant. Le verdict tombe : adieu beurre, crème, fromages et lardons. Potimarron en majesté, le roi est nu, il nous faut lui trouver des habits neufs. Traverser l’hiver sans potimarron serait trop triste
Pommes au four et teurgoule me glissent à l’oreille une idée. Potimarron frictionné vigoureusement à la brosse, posé sur son fondement dans un plat rond sur la grille, et hop enfourné. Un verre d’eau pour lui tenir compagnie les heures que dureront sa cuisson douce. Les parfums montent progressivement mais surement. Après deux bonnes heures, je sors le potimarron tout ramolli, le tranche en 4, ôte les graines et leurs filaments, les morceaux de peau tavelée et le soumets au mixeur plongeant. Purée épaisse et parfumée. J’ajoute un énorme morceau de tofu soyeux. Remixeur plongeant. La purée devient mer vaporeuse au soleil couchant, lumières déclinantes. Pour finir le tableau, quelques graines de courges broyées à la surface, un nuage de sel et muscade, un tour de moulin de poivre, un fil d’huile de noix. A déguster sans attendre… ravioles de Royans en option. L’hiver a retrouvé sa sérénité.
J’ai beaucoup de regrets d’avoir dit du mal de la betterave : je viens de trouver une recette très sympa que je partage
Carpaccio de betteraves rouges Aux noisettes grillées
Et la vinaigrette à l’huile de noisette qui change tout !
Temps de préparation :10 à 15 minutes
Convives :4 personnes
Ingrédients :2 belles betteraves rouges cuites,1 c. à s. de vinaigre de vin,1 c. à c. de moutarde,2 c. à s. d’huile de noisette,1 c. à s. d’huile neutre (pépins de raisin, tournesol ou arachide),1 pincée de sel,1 pincée de poivre,2 c. à s. bombées de noisettes décortiquées
Préparation :Peler les betteraves puis les tailler en petits dés (ou en bâtonnets).Préparer la sauce dans le fond du saladier en ajoutant successivement le vinaigre, le sel, le poivre, la moutarde et enfin les huiles.Bien mélanger puis assaisonner les betteraves.
Concasser les noisettes dans un mortier avec un pilon (à défaut, placer les noisettes dans un sachet plastique emballé dans un torchon puis frapper – pas trop fort pour ne pas les réduire en poudre – avec un petit maillet ou appuyer énergiquement dessus avec le dos d’une cuillère en bois).
Les faire dorer quelques instants dans une poêle sans matière grasse.
Parsemer la salade de betterave de noisettes encore chaudes : savoureux contrastes chaud-froid et croquant-moelleux assurés !
Astuce de chef :Utiliser des betteraves crues. On trouve dans le commerce des betteraves crues qui, une fois pelées et râpées, peuvent être dégustées comme les cuites, avec une sauce bien relevée.
Attention : lors de la préparation, pour éviter de se tacher les mains de rose avec le jus de betterave, utiliser des gants fins en latex. Cela dit, deux ou trois lavages successifs des mains suffisent à venir à bout de ce petit inconvénient.
(c) recette Interfel et Patrice Gelbart
@annick merci pour cette suggestion mais, désolée, je ne peux prendre en compte ce commentaire, le jeu s’arrêtait le 13…
Grand grand merci pour toutes ces jolies histoires, le concours est terminé, je reviens vers vous d’ici quelques jours pour vous dire qui a gagné. Belle semaine veggivorienne !