Demain ne peut pas attendre !
Je ne sais plus trop comment j’ai entendu parler du projet du film Demain. Sans doute via twitter où je suivais Cyril Dion, que je « connaissais » via Pierre Rabhi, son association Colibris, le magazine Kaizen.
Quand la souscription pour participer au financement du film a été lancée en 2014, j’ai eu envie d’y participer car le projet de montrer l’urgence de changer à travers des initiatives concrètes et positives me plaisait. Pas seulement à moi visiblement : 10266 personnes ont contribué et le budget attendu a été plus que doublé.
Alors, j’ai été ravie quand j’ai reçu une invitation à l’avant-première. J’avoue toutefois que j’avais un peu peur d’être déçue, de ne pas apprendre grand chose, de crouler sous les bons sentiments…
Oh non ! J’ai passé un très bon moment, j’ai aimé les expériences montrées, les personnes passionnées et persévérantes qui les ont portées, la ligne générale qui ne cache pas les dangers et difficultés qui nous attendent mais va pêcher des réponses concrètes. Le film bénéficie aussi d’une musique de Fredrika Stahl (je découvre…) en phase avec le contenu. Sûrement beaucoup d’entre vous n’imaginent pas aller au cinéma pour voir un documentaire. Mais ce n’est pas un documentaire classique. C’est un film qui transmet de l’énergie, donne un élan pour agir, qui montre que le pire n’est pas certain. Sous réserve de s’y mettre sans tarder… Et il essaie de nous convaincre que chacun, sans exception, peut s’y mettre. Les protagonistes du film n’étaient pas au départ des gens exceptionnels. Mais ils ont osé se lancer dans des plantations sauvages, une monnaie alternative, un recyclage intégral, des énergies renouvelables…
Car un des intérêts du film, c’est de balayer (autour d’exemples) cinq grands thèmes essentiels : alimentation / énergie / économie et monnaie / éducation / politique. Je connaissais certaines expériences, les Incroyables Comestibles par exemple, croisés à Grasse. J’en ai découvert d’autres. L’expérience des monnaies complémentaires est vraiment intéressante et déjà existante dans certaines villes en France. Sans doute difficile à mettre en œuvre à Paris… La ferme du Bec-Helluin, dont j’entends souvent parler, est un très bel exemple d’une réussite par le travail, l’imagination, la détermination. Les exemples sont positifs et ne visent pas à nous culpabiliser. Il s’agit plutôt de montrer des actions à petite échelle, qui, multipliées, auront un réel impact.
Les participants au film présents à la fin de la projection (Vandana Shiva et d’autres étaient à mon avis venus surtout pour la Cop21…)
Cinématographiquement, ce n’est évidemment pas le chef d’œuvre du siècle. Mais ce n’est pas la question. Ce qui compte, c’est l’impact du film. Si vous allez voir Demain, essayez d’observer si le film vous donne de l’énergie. Ne le prenez pas comme un truc d’écolo-bobo qui veut sauver l’humanité. C’est plutôt une belle occasion de réfléchir à ce que vous pourriez faire, pas à pas, pour que votre vie soit davantage en phase avec vos valeurs.
Par exemple, que faire individuellement ? Camille Labro, journaliste du Monde, dans un article sur le film a posé la question à Cyril Dion et il a donné plusieurs exemples très concrets. Alors, je me suis demandé où j’en étais, moi :
– Se déplacer en ville à vélo : eh bien non, aucune envie de m’y mettre à Paris mais je me déplace pas mal à pied et je n’ai pas de voiture.
– Planter des potagers à partager : à Paris, on donne des permis de végétaliser, c’est bien plus raisonnable que les Incroyables Comestibles….
– Changer de banque : tiens, il faudrait y penser, aucune raison d’être scotchée à la mienne…
– Changer de fournisseur d’électricité : je n’y ai pas pensé en déménageant, à creuser.
– Eviter les supermarchés, et faire plutôt ses courses au marché, chez les petits commerces locaux et indépendants : je le fais autant que possible en allant chez Terroirs d’Avenir, chez Rap, chez de bons boulangers ou pâtissiers; … Bien sûr, je vais aussi dans un supermarché de proximité par facilité mais vu mes achats, je n’ai pas beaucoup de raison d’y aller. Et j’évite beaucoup de produits de grandes entreprises, j’en boycotte certaines qui ne sont pas conformes à ce que j’en attends.
– Manger moins de viande, et choisir la viande d’animaux bien élevés et bien traités : en phase avec ce que je fais.
– Choisir des produits d’entretien biodégradables : je m’y suis mise. Prochaine étape : simplifier encore.
– Consommer moins, arrêter d’acheter trop, à tort et à travers : oh oui, depuis un bon moment maintenant. Vive la sobriété joyeuse !
– Choisir un métier « qui a du sens pour soi, qui est en phase avec ses propres valeurs » : exactement ce que j’ai fait il y a maintenant une petite décennie…
Et vous, ces sujets vous intéressent ? Vous avez envie de voir le film ?
J’ai très envie de le voir après ce billet !
@jessica alors on attend un retour ici 🙂