Et pour le Ramadan, je fais comment ?
Il y a quelques années, j’avais écrit un billet à propos du Ramadan, plutôt théorique, sur un rythme possible de repas, décalé mais pas trop différent du rythme habituel. Mais depuis, ayant eu plusieurs fois des discussions avec des personnes pratiquant cette période de jeûne, j’ai constaté que ce n’était pas conforme à la réalité usuelle qu’elles vivaient.
Du coup, quand l’une de mes patientes qui prévoit de jeûner pendant cette période me demande « Et pour le Ramadan, je fais comment ? », je lui renvoie la question « Et d’habitude, vous faites comment ? ». La plupart me racontent qu’elles prennent en fait un seul repas par 24 heures : le repas de rupture du jeûne à la tombée de la nuit, qui va s’étaler sur plusieurs heures, avec finalement plutôt rarement une vraie différence entre le repas léger de rupture du jeûne et le dîner proprement dit (une spécificité de l’été sans doute, il est déjà tard au coucher du soleil). Et ensuite, aucune, en cette période estivale, ne souhaite se lever avant le lever du soleil pour petit déjeuner : elles n’auraient pas faim du tout, la nuit serait beaucoup trop courte, il serait compliqué de se recoucher, elles préfèrent donc dormir le plus tard possible en fonction de leurs contraintes professionnelles. Quant au contenu des repas, il y a souvent profusion, avec un large éventail de plats, traditionnel ou éclectique.
Je ne leur conseille pas de modifier cela, simplement d’être, comme d’habitude, à l’écoute de leur corps et, si elles sont amenées à manger un peu trop dans une atmosphère conviviale, de veiller à ce que cela ne devienne pas inconfortable. Elles peuvent utiliser les premiers jours pour trouver les modalités qui leur conviennent, mieux cerner leur appétit et choisir parmi les mets souvent nombreux ceux qui leur font le plus plaisir, en privilégiant la variété.
Ce ne sont pas des recommandations mais simplement un constat que, comme souvent, théorie et pratique ne sont pas toujours en phase…
L’excellent blog Le Manger avait publié l’année dernière un article sur le Ramadan et plus largement les habitudes alimentaires des (peu nombreux) musulmans au Japon.
Et pour les amateurs de foot : double actualité oblige, Ramadan et Coupe du monde, L’Express s’est demandé comment faisaient les joueurs concernés : en effet, on imagine qu’effort physique intense et absence de nourriture et de boisson peuvent être antinomiques. Pas si simple…
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Bonjour,
Ce qu’il y a de particulier avec le mois de Ramadan actuellement, c’est qu’il a lieu en été, avec des journées longues et des températures élevées.
On ne mange pas de la même façon selon les saisons.
En ce qui me concerne, je m’adapte au fur et à mesure des années.
De plus en plus, je quitte le modèle du repas traditionnel des parents pour évoluer vers quelque chose de plus léger le soir. Là, c’est chorba (sorte de bouillon avec des vermicelles et des légumes), sorbets, fruits, quelques gâteaux (irrésistibles!). Et avant l’aube, je me lève obligatoirement pour manger un bon repas composé de féculents (pâtes ou pain et fromage), et surtout de boissons.
Mon mot d’ordre pour les repas du soir comme celui de l’aube, c’est boisson à volonté.
Et ça va! Ni faim, ni soif. Je travaille toute la journée, et je suis en forme. Là, je cherche surtout comment caser une petite sieste le soir en entrant du travail, et ce sera parfait.
La chrononutrition spéciale Ramadan du Docteur DELABOS : http://www.dailymotion.com/video/xa8esi_quelques-conseils-pour-une-bonne-al_webcam
@sawsen merci pour votre témoignage concret et bravo de trouver ce qui convient à vous
@Hannah la chrononutrition est contraignante et loin d’être adaptée à tous
Bonjour Ariane,
Je rebondis sur votre commentaire relatif à la chrononutrition :
J’ai découvert -dans les grandes lignes- la chrononutrition pour le Ramadan proposée par le Dr Delabos, et j’ai essayé.
Mais le concept ne me convient pas : la rupture du jeûne est trop sucrée à mon goût. Il n’y a pas assez de féculents (on dirait un régime hypo-glucidique, si ça s’appelle comme ça?). Et m’obliger à manger tel ou tel aliment « parce que c’est le moment approprié » ne me satisfait pas non plus.
Problème : j’ai l’impression que c’est le seul médecin nutritionniste qui soit en mesure de proposer un mode de nutrition aux jeûneurs du Ramadan.
Les diététiciens/nutritionnistes que j’ai connus ces dernières années soit m’ont laissé « passer » ce mois, pour reprendre notre suivi ensuite; soit m’ont dit qu’ils n’aimaient pas trop ça parce que ça déréglerait le régime mis en place. Or, chez certains musulmans, le jeûne est un véritable besoin, c’est un mois très attendu, et vous ne leur ferez renoncer au jeûne pour rien au monde.
Je suis parfaitement d’accord avec vous lorsque vous écrivez » conseille (…) simplement d’être, comme d’habitude, à l’écoute de leur corps et, si elles sont amenées à manger un peu trop dans une atmosphère conviviale, de veiller à ce que cela ne devienne pas inconfortable. Elles peuvent utiliser les premiers jours pour trouver les modalités qui leur conviennent, mieux cerner leur appétit et choisir parmi les mets souvent nombreux ceux qui leur font le plus plaisir, en privilégiant la variété. »
Merci à vous.
@sawsen merci beaucoup, en effet je ne cesse de répéter que chaque personne est différente et doit (ré)apprendre à s’écouter plutôt qu’écouter des conseils généralistes. Par ailleurs, je ne vois pas pourquoi on n’aiderait pas les personnes qui en ressentent le besoin dans cette période-là comme à tout moment de la vie.