Le homard à Chausey : au plus près de la mer et de ses fragiles richesses – 2e épisode
Oh oui, qu’elles sont fragiles, ces richesses de la mer. L’année dernière, nous avions fait une escapade au pays de la pêche bretonne de la langoustine et de la sardine. Car on adore la sardine, le maquereau, ces poissons modestes mais délicieux et forts en goût.
Cependant, Monsieur a aussi un goût pour une merveille des mers bien plus luxueuse, le homard. Il s’en régale de temps en temps à proximité des lieux de pêche (pas très souvent, même pas une fois par an…) : chez Olivier Roellinger à Cancale, au Petit Hôtel du Grand Large, où l’on s’était arrêtés lors d’un passage à Quiberon.
Mais en fait, savez-vous que le homard le plus renommé de nos contrées (et probablement sans concurrent de sa qualité, disent les amateurs) n’est pas breton (appellation floue, non réglementée) mais normand. C’est celui (homard du Cotentin et de Jersey) qui est notamment pêché, avec mesure (mesure de la taille et modération quantitative) au large des Iles Chausey. On parle aussi localement de « homard de Chausey ».
C’est lors d’un dîner à Cancale que des voisines de table nous avaient parlé de ce fameux homard il y a deux ans. Nous n’avons pas oublié et jeudi dernier, nous voilà partis pour faire un court séjour à Chausey via Granville (on a eu quelques frayeurs, le bateau a failli être annulé !).
Chausey est un archipel gouverné par la marée. Qui conditionne les sorties en mer. Qui transforme le paysage. Qui peut faire annuler des navettes avec le continent. Qui peut atteindre 12-13 mètres d’écart entre haute et basse mer.
L’effort pour préserver la ressource est efficace et le homard ne se raréfie pas. En revanche, pas question de le manger en hiver, c’est maintenant (d’avril à juillet environ) la saison ! La meilleure façon de le manger est sans doute simplement grillé (mais la cuisson parfaite n’est pas si simple, elle l’était cette fois) pour que l’on savoure la délicatesse de la chair de cet animal.
La pêche à Chausey est donc raisonnable depuis de longues années, les pêcheurs sont très sensibilisés à la préservation de la ressource et ont obtenu une certification de « pêche durable ». La réglementation est rigoureuse sur la taille (et donc l’âge) des homards que l’on peut pêcher. Si voulez voir à quoi cela ressemble concrètement, j’ai trouvé une belle et informative video sur le sujet. Et aussi sur le site MSC Pêche Durable, une rencontre avec les pêcheurs.
En dehors de la proximité avec cette rare ressource, nous avons découvert un lieu magnifique, où l’on peut rester des heures à contempler la mer et ses variations perpétuelles, que l’on peut parcourir tranquillement de bout en bout, où nous avons été fort bien accueillis à l’Hôtel du Fort et des Iles. Quel délicieux séjour !
Merci pour les infos ! Je pars vendredi soir dans le Cotentin alors peut-être aurai-je l’opportunité de gouter ce homard !
Ah Ariane, que de souvenirs tu fais remonter à la surface. Homards d’été grillés au feu de bois, beurre monté avec les œufs éventuels… J’ai passé des étés et des étés entre Jullouville et Granville. Mais mon meilleur homard c’est en Irlande, aout 1994 (!!!!) un demi homard grillé gratiné au stilton et flambé au whiskey. Très doux, très parfumé, onctueux, légèremetn boisé et cuit à la perfection. J’en ai encore les sens en pâmoison 😉
@Audrey j’espère que vous vous régalerez !
@Frédérique ah souvenir souvenir !!! mes repas irlandais furent plus modestes il y a fort longtemps !