Le restaurant au juste prix, j’apprécie
Du 17 au 23 septembre, c’était la semaine de l’opération Tous au Restaurant (une personne payante, une personne invitée). Alors que l’année dernière, j’en avais profité pour goûter deux restaurants avec des réussites diverses, cette année, j’ai, si l’on peut dire, boycotté l’opération. Ce n’était pas ma première intention. En effet, toujours curieuse de découvrir de nouvelles tables, pourquoi ne pas en profiter à moitié prix ? Mais en consultant le site, je me suis rendue compte que la plupart proposaient un menu spécifique pour cet événement (au rabais ? Je ne saurais dire) et non leur repas habituel. Aucun ne me tentait vraiment, j’ai donc renoncé. Alors que cette opération est une opportunité pour les restaurants de se faire connaître d’une nouvelle cleintèle, je n’ai pas le sentiment qu’ils mettent toujours toutes les chances de leur côté de laisser une belle impression.
En revanche, les hasards de célébrations diverses m’ont néanmoins amenée plusieurs fois à de bonnes tables. Et je me rends compte que, tout en étant ravie de découvrir de nouveaux lieux, je suis de plus en plus réfractaire au buzz exagéré, virevoltant sur internet d’un « must » absolu à un autre de semaine en semaine.
Du coup, on a nos quelques classiques mêlés de nouveautés ou de retour à d’anciennes connaissances.
Ze Kitchen Galerie, jamais décevant, toujours réjouissant
Cela fait de nombreuses années que nous adorons la cuisine de William Ledeuil. Avouons que nous délaissons parfois la maison principale pour son « annexe » KGB. Le plaisir est d’autant plus grand d’y revenir, j’y reviendrai plus en détail tellement c’est un régal.
Neva Cuisine, on devient des habitués
Ce restaurant dont j’ai déjà parlé plusieurs fois, où Monsieur est très friand de ris-de-veau, et moi de variété, présente, outre sa bonne cuisine, l’avantage d’être à 5 mn de mon cabinet. Je n’en ai pas pour autant fait ma cantine, d’autant que j’ai rarement l’occasion de déjeuner à une heure normale ! Il y a un menu-carte avec des propositions entrée-plat ou plat-dessert mais mes envies m’ont orientée ce jour-mà vers deux entrées-un dessert et cela m’a grandement satisfaite en plaisir et en quantité. L’ensemble était joliment adapté à un début d’automne :
– de merveilleuses langoustines « juste snackés » c’est-à-dire à peine cuites avec un jus de roquette ; des petites girolles avec un « jaune d’oeuf confit »
– un biscuit moelleux à la pistache avec framboises et figues et un sorbet au fromage blanc.
Un retour plutôt réussi au Clos des Gourmets
Avec certaines personnes, on sait qu’il n’est pas question d’être aventurier. Cette table que je n’avais pas fréquentée depuis deux ans présente l’avantage (sans en abuser) d’une tonalité bourgeoise dans le cadre, les plats, la clientèle. Là aussi, j’ai pris deux entrées et un dessert et c’était bon, plaisant, sans être enthousiasmant : des sardines marinées, une entrée à base de calamars en gelée, une compotée de mirabelles.
Une curiosité, découverte longtemps reportée : Le 28 de l’école Grégoire Ferrandi
Il s’agit d’un des deux restaurants d’application des élèves de l’école Grégoire Ferrandi, réputée pour sa formation de cuisiniers. Cela faisait longtemps que je voulais y aller mais les horaires limités et la difficulté de réserver par téléphone m’avait découragée jusqu’à ce que je découvre qu’on peut maintenant réserver par mail. Les tables d’écoles de cuisine sont souvent réputées pour leur grande qualité à prix raisonnable. Ici, le soir, le menu du 28 est quand même à 40 euros, on s’attend donc à festoyer. Il y a un service très présent, assez cérémonieux, auquel on n’est plus habitué. Par ailleurs, il vaut mieux être disposé à prendre son temps car outre le fait qu’il y a six plats, les préparations en cuisine peuvent parfois avoir quelques longueurs inexpliquées. L’ensemble fut agréable, tous les plats étaient bons, j’ai notamment beaucoup aimé une lotte parfaitement cuite à la vapeur, accompagnée de choux et d’une écume à la rose (eh oui, cette cuisine plutôt classique se met aux espuma !).
Le fromage (du cantal) fut servi avec de la mâche et des tomates séchées savoureuses (élégant service sur chariot !). Sinon il y eut un carpaccio de daurade, une selle d’agneau en croûte d’herbes, une tarte aux poires façon tatin, des mignardies : tout était bon mais manquait quand même un peu de relief : assez logique, cela reste une école. Le maître d’hôtel, déjà un peu exéprimenté et en fin d’études, fut efficace et sympathique.
Une table select (invitation familiale !) : les Tablettes de Jean-Louis Nomicos
Je n’étais pas décisionnaire ici. Pour rester dans un prix « raisonnable », on a pris le menu du déjeuner. Je trouve souvent cela un peu frustrant car cela donne l’impression de ne pas vraiment découvrir la carte (qui est inabordable de toute façon ici, sans doute du fait du CV haut de gamme du chef !). Le service est stylé et plaisant, il y a notamment un sommelier qui parle avec un bel enthousiasme des vins atypiques qu’il choisit. Ce menu est proposé (week-end compris) à 58 euros avec fromage, vin, café et on peut aussi en profiter à 42 euros (entrée-plat-dessert), ce qui vu le cadre, le service, les à-côtés, … est vraiment correct. J’ai mangé des « cèpes en fine pâte/jus de veau/pousses d’épinards/huile de noix » agréables, une délicieuse « Pluma de porc Ibérique farcie/piquillos/purée de châtaignes/poires/cèpes crus » (je goûtais cela pour la première fois, c’est une partie moelleuse et rare des célèbres porcs pata-negra), un Paris-Brest (avec glace vanille de Tahiti) pas assez fort en praliné à mon goût et décevant quand on connait l’inégalable de Philippe Conticini (je prenais un risque !) mais qui recelait des noisettes entières caramélisées qui apportaient une touche croquante réjouissante. Ce n’est pas vraiment la cuisine de mes rêves mais c’était un repas agréable.
Aucun de ces restaurants n’est très bon marché (pas moins de 30 euros). Car il faut payer les bons produits, un chef compétent, un personnel de qualité, le cadre, le lieu, la présentation, l’entretien, …. Mais à chaque fois, j’ai trouvé qu’on en avait plutôt pour notre argent, je n’ai pas été choquée par les prix et donc je préfère cela à un restaurant en promotion où je n’aurais pas forcément 100% de l’expérience promise ou à un restaurant médiocre qui sera bien en-dessous de ce qu’on mange chez nous.
Tout cela vous parait peut-être beaucoup, je vous rassure, je ne suis pas critique gastronomique, c’était étalé sur plusieurs semaines ! Et je précise que je n’ai pas pris un gramme, toujours pour vous convaincre que ce n’est pas le restaurant qui fait grossir mais la façon dont on y mange ou le fait qu’on ne régule pas son appétit (n’est-ce pas Viny ?!).
Ze Kitchen Galerie, 4 rue des Grands-Augustins, Paris 6ème, 01 44 32 00 32.
Neva Cuisine, 2 rue de Berne, Paris 8ème, 01 45 22 18 91.
Le Clos des Gourmets, 16 avenue Rapp, Paris 7ème, 01 45 51 75 61.
Les Tablettes Nomicos, 16 avenue Bugeaud, Paris 16ème, 01 56 28 16 16.
Restaurants de l’Ecole Ferrandi, 28 rue de l’Abbé Grégoire, Paris 6ème, 01 49 54 17 31.
J’ai dû dire cinquante fois qu’il fallait qu’on teste Ledeuil et nous ne l’avons toujours pas fait.. En ce qui me concerne, je n’avais pas aimé le restaurant choisi l’année dernière lors de l’opération « tous au restaurant » avec l’impression d’être reçus au rabais. Pas rancunière cette année, je réserve autre chose : Mavrommatis. A ma grande surprise, j’obtiens deux places et 24/48 heures après, on me confirme que ma réservation n’est plus possible. Alors en ce qui me concerne, je boycotte cette opération qui est à la limite du … je vais rester polie. Habitant dans le sud de Paris, mes adresses fétiches sont plus souvent dans le 14ème que dans le Nord de Paris. Par contre, nous allons je l’espère tester pendant 3 voir 5 ans les restaurants de l’école Ferrandi car mon fils cadet vient d’y intégrer une seconde pro avec un premier déjeuner pour nous à la fin de ce mois.
@bouton d’or oh oui goûtez la cuisine de William Ledeuil et si vous voulez commencer plus raisonnablement, allez chez KGB. Dommage pour Tous au Restaurant, on fera le point en 2013… Et bon courage à votre fils pour apprendre ce beau métier mais exigeant…
Hé oui, je confirme Ariane pour en avoir fais l’expérience! Incroyable (en tout cas je n’y aurais jamais cru il y a 1 an de cela) mais vrai 😉
Un bel article qui confirme à mon sens que sauf obligation professionnelle (déplacement avec restaus « imposés ») je préfère aller moins souvent au restaurant mais gagner en qualité.
@Viny merci et continuez à vous régaler en privilégiant en effet la qualité qui vous ravit plutôt que la quantité ou la fréquence
J’ai testé KGB et j’ai été globalement déçue. Évidemment, c’est une sorte de festival de saveurs et de textures mais c’est presque trop car il s’agit de mini bouchées qui s’enchainent (plus ou moins rapidement d’ailleurs) et ce n’est définitivement pas mon truc ! cela manque totalement de convivialité ! Et puis buvant seule, je bois le vin au verre, j’ai donc demandé à voir la carte des vins pour faire mon choix, le sommelier a été choqué car il considérait pouvoir me conseiller sans la carte (du coup je n’avais pas les prix !) et lorsque, vers la fin du repas, je lui demandé un deuxième verre du même vin il m’a dit : « attendez, je vais vous faire gouter autre chose » et surprise sur la note, ce deuxième verre, d’un vin, certes, excellent, était à 14 € !! (le premier était déjà à 7 € )!! En plus de tout ça un service quelconque.
@Cécile désolée que votre expérience ait été décevante, pour ma part, je bois aussi le vin au verre et en général (dont chez KGB) je regarde la carte puis je demande éventuellement conseil au sommelier. Pas très cool le verre à 14 euros !