Parabere Forum : joie des rencontres !
Le thème de cette année était « Politics of food ». C’est incroyable et stimulant de voir la multitude de projets qui émergent dans le monde entier, portés par des femmes inventives, courageuses, persévérantes. Des projets prenant en compte la réalité des problématiques alimentaires (et agricoles, sociales, politiques…) d’aujourd’hui.
Parmi les intervenantes de top niveau, trois m’ont particulièrement marquée :
- Narda Lepes, cuisinière et activiste argentine : la force de l’engagement concret basé sur la compétence et la réflexion.
Narda Lepes, très impliquée dans la possibilité concrète d’une bonne alimentation pour les enfants, a fait une intervention tonique et argumentée. Elle a expliqué comment parvenir concrètement à faire changer la législation concernant la publicité alimentaire orientée vers les enfants. Ce qu’il convient de faire ou pas, avec humilité, professionnalisme et ténacité, en connaissant à fond les sujets avant d’en parler. NB : je découvre qu »elle a été élue meilleure cheffe d’Amérique Latine en 2020 !
La journaliste Marie-Claude Lortie et Narda Lepes
- Asma Khan, fondatrice du restaurant Darjeeling Express à Londres : l' »empouvoirement » des femmes par la cuisine et le collectif.
Asma Khan, cheffe indienne installée à Londres, interviewée par Alice Quillet (co-fondatrice de Ten Belles), a raconté avec beaucoup de talent son parcours et son choix, après des études de droit qui ne lui convenaient pas, d’ouvrir un restaurant de cuisine indienne familiale, employant uniquement des femmes et leur donnant confiance et autonomie via la cuisine.
Alice Quillet et Asma Khan
- Chiara Pavan, cheffe à Venise : la créativité culinaire politique et adaptative.
Chiara Pavan a fait une présentation passionnante et engagée sur sa vie de cheffe à Venise, confrontée aux conséquences du dérèglement climatique : sécheresse, inondations, perte de bio-diversité, espèces invasives. Sa créativité de cheffe s’exerce en prenant en compte ces contraintes et en faisant des choix clairs : une part majoritaire de produits végétaux, locaux et de saison bien sûr ; une attitude anti-gaspi exigeante avec l’utilisation maximale de tous les aliments ; un effort pour cuisiner les espèces invasives mangeables puisqu’elles sont là : le crabe bleu, des coqillages et gastéropodes, …
Il y a eu aussi notamment des présentations de :
Audrey Bourolleau, co-fondatrice avec Xavier Niel du projet Hectar qui vise à « accélérer la transition socio-économique de l’agriculture régénératrice » ;
Dee Woods, « food activist », membre du Foods Ethics Council UK, qui cherche à mettre en place des solutions « venues d’en bas » (« politics from below ») pour contrer « un système alimentaire global violent et destructeur ». Elle a évoqué par exemple le projet Chocolate Rebellion .
J’ai beaucoup apprécié que tous les repas et pauses, dans des contextes variés, permettent de multiples échanges.
J’ai fait un nombre de rencontres incroyables, des femmes passionnantes venues d’Italie bien sûr, de France d’Espagne, de Suède, de Norvège, de Grande-Bretage, d’Argentine, du Brésil, des Etats-Unis, ….
Le Forum s’est conclu en beauté avec un dîner-buffet dans le cadre majestueux du Capitole en présence du Maire de Rome.
*Pour ma part, j’ai modestement animé un atelier pour vingt personnes autour de la question de la nourriture de celles qui nourrissent les autres : « Feed the Feeders » : avoir le métier de nourrir les autres ne garantit pas de bien se nourrir soi-même, car il ya le rythme particulier, la fatigue, le stress, le manque de temps, ….
Les biographies des intervenantes sont sur le site Parabere.
Parabere Forum 2025 se tiendre à New York, sur le thème de l’innovation. Je ne pense pas aller si lon mais je pense que les participantes nord et sud américaines en seront ravies.
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