Pourquoi et comment est-on végétarien ? (Vu au colloque OCHA « Alimentations particulières »
Au colloque OCHA-Alimentations particulières il y a quelques jours, il y avait non seulement des intervenants de haute qualité mais aussi, pour que les pauses ne soient pas que papoteuses, des posters de travaux de recherche à découvrir. L’un d’eux a notamment attiré mon attention : celui de Simon Roser, qui mène un travail de recherche dans le cadre du CETIA à Toulouse.
Il présentait en effet un « mapping » sur le thème du végétarisme et des modes alimentaires proches. Vous savez que le sujet m’intéresse, cf ce billet qui m’avait valu de nombreux commentaires…
J’ai trouvé ce schéma intéressant car il montre bien que l’approche de l’alimentation végétale ou animale est loin d’être monolithique et prend en compte différents aspects personnels et sociétaux. Deux dimensions sont prises en compte sur les deux axes :
– le fait de s’éloigner plus ou moins de l’alimentation animale pour aller vers le végétal (axe horizontal),
– la motivation à être végétarien ou approchant : le fait-on plutôt pour soi ou pour les autres.
Ces deux dimensions permettent de se positionner sur la cartographie, que l’on soit flexitarien, végétarien, crudivore, …
J’ai refait le schéma pour plus de lisibilité :
Je trouve que c’est un support intéressant pour réfléchir à sa relation à l’alimentation (on n’est pas obligé !) et pourquoi on décide de la faire évoluer, pas seulement pour suivre des modes… Toutefois, je ne suis pas complètement d’accord avec l’axe vertical : je ne suis pas sûre qu’on soit toujours végétarien ou flexitarien pour les autres, la planète, … mais aussi souvent pour soi, son goût, sa santé, … Qu’en pensez-vous ? Et trouvez-vous votre position sur cette carte ?
Merci à Simon Roser de m’avoir permis de reproduire ce travail.
PS : pour ne pas faire de jaloux, très bientôt je vous parle de viande…
Pourquoi utiliser ce terme de flexitarien alors qu’il existe le terme omnivore…
@nol de nol ce n’est pas tout à fait la même chose, l’omnivore mange de tout, le flexitarien se rapproche davantage d’un végétarien, avec quand même plus ou moins de viande et de poisson dans son alimentation.
En effet on peut s’interroger sur l’intérêt de donner un nom à un régime alimentaire en apparence omnivore ; ce colloque de l’OCHA a pu montrer l’importance nouvelle dans la socialisation des personnes et dans la construction des identités que peuvent prendre les alimentations particulières. Dans ce travail de recherche j’avais distingué les flexitariens des omnivores par les nouvelles habitudes alimentaires se mettant en place pour avoir un régime alimentaire équilibré : la complémentarité céréales/légumineuses, l’utilisation de simili-carné (tofu, seitan, steak de soja…), les circuits d’approvisionnement, etc.
Les flexitariens sont différents des omnivores également car ils peuvent être des anciens végétariens convertis à une alimentation sans interdits ou des futurs végétariens en phase de transition. Les arguments que les flexitariens utilisent pour justifier leur changement d’alimentation peuvent se rapprocher de ceux employés par les végétariens. On peut cependant distinguer ces deux régimes par le refus du « meurtre alimentaire » par les végétariens (et par le refus de l’exploitation animale pour les végans).
Je précise que ce mapping ne s’appuie sur aucune donnée chiffrée, il a été réalisé suite à des observations terrain et à une revue bibliographique. Il conviendrait de procéder à des entretiens qualitatifs ou à réaliser une enquête quantitative pour valider la position de chaque régime parmi les zones d’arguments.
Vraiment bizarre ce schéma !
Comme toi, je ne suis pas d’accord avec l’axe vertical: quand on devient végétarien ou végétalien, c’est par conviction personnelle, ou simplement par dégoût (excepté pour les arguments écologiques).
Quant à l’axe horizontal, je n’y comprends rien.
@Simon Roser merci beaucoup Simon pour ces précisions et ce serait en effet intéressant de « consolider » cette vision par des éléments d’enquête.
@Mag à l’eau l’axe horizontal me parait simple : il exprime la proximité plus ou moins grande avec le fait de manger une alimentation d’origine végétale (de plus en plus en allant vers la gauche) ou animale (dans l’autre sens)
Si l’omnivore est un mangeur différent du flexitarien alors pourquoi n’apparaît il pas sur le schéma ?
Ariane, monsieur Roser, je suis désolée mais là je ne vois toujours pas la différence… Omnivore ne veut pas dire, je pense, qu’on mange des protéines animales tous les jours et à chaque repas. Je suis omnivore. Je pense avoir un régime équilibrée. Je mange des légumineuses et je ne mange pas de la viande tous les jours. Je fais attention aux circuits d’alimentation, à la façon dont est cultivé ce que je mange et à une politique de travail honnête.
Du coup, si je tente de comprendre ce qui est dit, la différence entre l’omnivore et le flexitarien se situerait surtout dans le fait que le flexitarien réfléchirait à ce qu’il mange… C’est un peu rabaisser l’omnivore alors…
@nol de nol sans vouloir répondre pour Simon Roser, il me semble que le schéma se centre le thème du végétarisme et donc ne prend pas en compte la totalité des modes alimentaires. Il ne faut pas trop se prendre la tête, il n’y a pas de définition « scientifique » du flexitarien. En effet, l’omnivore mange de tout, le flexitarien est sans doute nettement plus occasionnel dans sa consommation de viande…
J’ai réfléchi à la question. Oui j’ai la tête dure et sans me prendre la tête j’aime bien comprendre le début, la fin et le milieu d’un problème.
Et ma réflexion me fait penser qu’il n’y a pas de différence entre omnivore et flexitarien car ils ne sont pas sur la même échelle !! Je sais, j’aurais pu y penser plus tôt 😉
Nous sommes tous omnivore, que l’on soit végétarien, végétalien ou flexitarien. C’est à dire que l’on PEUT tous manger de tout, aussi bien de la viande que du végétal (ce qui ne veut pas dire qu’on le fait ;-)) Il y a les carnivores, les herbivores et les omnivores. Et dans le groupe des omnivores il y a des régimes flexitarien / végétarien / végétalien / etc.
Qu’en penses tu ?
@nol de nol pas complètement d’accord : oui l’hommme (l’être humain) est omnivore à la base mais le végétarien ne mange pas de tout puisqu’il ne mange ni viande ni poisson. Le végétalien idem puisqu’il ne mange aucun produit animal. Mais arrêtons de nous triturer les méninges, ce ne sont que des mots !
le mélange mangeur alternatif/végétarien et sa distinction me semblent un peu étrange ici…
@romain blachier merci de votre visite. Manger végétarien reste encore un mode alimentaire alternatif face au modèle général (pour l’instant ?!) et en même temps il recouvre diverses nuances. Ce mapping est de toute façon un outil de recherche perfectible mais je trouve qu’il peut permettre de prendre du recul et de s’interroger sur ses propres motivations autour de ces pratiques alimentaires
Si je dois me situer ? Peut-être entre le néo-végétarien et le mangeur léger… En gros je mange beaucoup moins de viande mais toujours de la viande d’origine « éthic », bref je l’achète pas en grande surface mais plutôt sur chez des boucher ou sur des sites de qualité qui garantissent que a bébête a grandi dans un pré et n’a pas été abattue n’importe comment. Du poulet fermier, des œufs de plein air…
J’ai toujours mangé autant de poisson que de viande, donc ça ne change pas. Enfin si je mange moins de poisson aussi, parce que je fais de plus en plus de repas végétarien voir végétalien pour équilibrer mes semaines.
Mes raisons : + de respect de la vie animale sans tomber dans l’extrémisme, essayer d’avoir une consommation de matières animales raisonnable et raisonnée, un peu de souci de santé… Et beaucoup de curiosité culinaire vers d’autre type de plats et une autre façon de manger que j’ai découvert notamment en Californie et que je retrouve beaucoup dans la cuisine indienne que j’adore !
@Carine merci pour ce témoignage, tout cela parait une belle façon de manger !